Nossa
Senhora do Rosário dos Pretos (Bahia)
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Danse
traditionnelle au son des berimbaus dans le faubourg
des Alagados (Bahia)
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La musique : l’âme du Brésil
Au Brésil, la musique fait partie de tous les
moments de la vie quotidienne. Véritable défoulement échappant
à tout clivage social et racial, elle est une deuxième
nature pour les brésiliens.
L’héritage musical est extrêmement riche et
varié et les traditions musicales qui se manifestent dans
le pays sous différentes formes témoignent de la
coexistence de divers peuples (indiens, portugais,
africains, italiens, polonais, allemands, etc.), cultures
et religions
au fil des siècles. En observant la carte ci-joint, on
remarquera qu’il y a principalement trois
branches culturelles (amérindienne, européenne,
africaine) à la base de ces traditions et que chaque région
a son rythme et son identité.
Richesse musicale du Nord-Est brésilien : un peu d’histoire...
Le Nord-Est, véritable berceau de la nation brésilienne,
est une région aux multiples sons qui, à l’image du Brésil,
vit au rythme de la musique et de la danse. Et Salvador de
Bahia, capitale politique pendant quarante-trois ans (1720
- 1763), reste incontestablement la capitale musicale du
pays. Outre ce goût prononcé pour la fête, la culture
noire est à l’honneur dans toutes les manifestations
artistiques et folkloriques.
Arrachés à leur continent pour être vendus aux
planteurs brésiliens de canne à sucre des engenhos
dès le XVI ème siècle, les esclaves
africains ont conservé leurs traditions culturelles (danses,
rituels, chants, fêtes, etc) et religieuses, tout en les
imprégnant de la culture du colonisateur. Le syncrétisme
religieux et musical qui en découla est assez
impressionnant.
Issues de divers groupes ethniques et culturels
provenant de l’Angola, du Nigéria et de la République
du Bénin actuelle, deux ethnies ont particulièrement
influencé la culture afro-bahianaise :
·
les
Yorubas appelés également Nagô qui étaient constitués
des tribus Ketu et Ijexá
·
les
Ewe appelés Gege ou Jeje.
Carte extraite de
« A escravidão no Brasil Colonial »
Ce commerce négrier,
qui dura plus de deux siècles, jusqu’à l’abolition
de l’esclavage (13 mai 1888), laissa des traces dans
tous les domaines de la vie brésilienne :
·
linguistique
(un grand nombre de mots brésiliens d’utilisation
courante a une etymologie africaine)
·
religieux
(la pratique de cultes tels que le candomblé
)
·
culturel
(la capoeira, le maculelé,
la « puxada de rede »,
la « samba de
roda »)
·
culinaire
(des plats tels que le vatapá, le caruru, la moqueca, le
xinxim, etc)
Photos
C. Fernandes
« Puxada
de rede » à Alagados (Bahia)
|
« Maculelê »
à Alagados (Bahia)
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Le Brésil
est le pays ayant la plus grande population descendante
d’Africains hors d’Afrique et 80 % de la population de
Salvador, la plus africaine des villes brésiliennes,
serait noire ou mulâtre.
Tout Bahianais aurait donc du sang africain dans
les veines, et certains artistes blancs n’hésitent pas
à se déclarer « des
peaux claires au cœur noir ».
La Capoeira : un instrument de lutte et de résistance venu d’Afrique
Apportée au Brésil par les esclaves bantous
d’Angola, elle était au départ une véritable préparation
au combat, sous une forme dansée, chantée qui semblait
inoffensive aux yeux des maîtres. Pendant longtemps
associée aux bandits et aux criminels, sa pratique fut
durement réprimée et pourchassée. Interdite après la
proclamation de la République, elle ne fut autorisée par
le gouvernement qu’en 1937. Dès lors, les « barracões »,
endroits où l’on pratique la capoeira, se sont multipliés
à Bahia (Pelourinho, Alto de Amaralina, o Chame-Chame) et
les rythmes de la capoeira ont même infiltré la MPB.
Pratiquée aussi bien par les hommes que par les
femmes, elle obtient un grand succès à l’étranger (Europe,
Amérique du Nord). En France, on dénombre de plus en
plus d’adeptes de cet art, et les cours de capoeira ne désemplissent
pas.
La capoeira : une tradition transmise par les maîtres - mestres
-
Mestre
Pastinha est un personnage primordial dans l’histoire de la capoeira, qui, au XIXème
siècle, privilégiait les aspects rituels et
philosophiques de cet art, en pratiquant une capoeira plus
traditionnelle.
Après lui, Mestre
Bimba a créé dans les années 40, la première académie
publique de capoeira officiellement enregistrée par le
gouvernement brésilien. Dans cette « capoeira-spectacle »,
il privilégiait les aspects combatifs.
La capoeira : « un jeu chanté »
Les capoeiristas forment une ronde - roda - autour des deux « danseurs » et les encouragent
en chantant et en frappant dans les mains. Pour entrer
dans la ronde, arrêter ou reprendre le jeu, les capoeiristas
doivent suivre certaines règles, réagir à certains
codes. Dans la capoeira angola, le chant est
traditionnellement composé de :
Þ
la
ladainha : chant
solo interprété par le mestre
qui ouvre la séquence musicale. Il y raconte l’histoire
de la capoeira et rappelle ses personnages. Il s’agit
d’un moment de concentration pour les danseurs.
Þ
la
chula :
question-réponse entre le soliste et la roda.
Þ
le
corrido :
question-réponse qui détermine le type de jeu des deux capoeiristas
et qui marque le début du jeu - jogo
-.
Pendant le jeu, la roda
improvise des chants ou reprend ceux qui sont transmis de
générations en générations comme « apanha
laranja no chão, tico-tico », qui est considéré
comme un hymne de la capoeira.
Comme dans toutes les manifestations culturelles
africaines, la musique est également très importante.
C’est à travers elle que le capoeirista
exprime ses sentiments et qu’il décide d’
effectuer tel ou tel mouvement.
Les instruments de la capoeira sont : le pandeiro,
le reco-reco, l’agogô, l’atabaque
et surtout le berimbau.
C’est ce dernier qui dicte le jeu au son de ses
phrasés - toques -
: « São
Bento Grande »,
« Banguela »,
« Santa Maria »,
«São Bento Pequeno »,
« Ave-Maria »,
« Amazonas »,
« O toque de Apanha Laranja no chão tico-tico »,
etc.
La capoeira : « un jeu dansé »
Un bon capoeirista
doit faire preuve de beaucoup d’agilité et de rapidité,
et ses mouvements doivent être variés
:
Þ
la
ginga : le capoeirista se déplace en rythme et de façon continue dans
l’espace. C’est à partir de ce mouvement de base que
se font les sauts, les coups, les autres mouvements.
Þ
la
mandiga : le capoeirista emploie des artifices et des stratégies pour distraire
son partenaire.
Þ
la
cocada : un coup
de tête.
Þ
la
joelhada : le capoeirista, profitant d’un moment d’inattention de son
adversaire, porte un coup à avec le genou.
Þ
le
rabo-de-arraia :
le capoeirista place les mains au sol et il essaie d’atteindre la tête
de son adversaire avec son talon.
Le capoeirista doit effectuer tous
ces mouvements avec beaucoup d’adresse, de rapidité et
de souplesse, le plus près possible de son adversaire,
mais sans le toucher bien évidemment. Nous sommes bien
loin de l’époque où la capoeira était une lutte
sanglante qui prenait fin avec la retraite ou la mort de
l’un des deux adversaires, ou l’arrivée de la police...
Séance de capoeira à Alagados (Bahia)
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Photos
C. Fernandes
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La musique afro-bahianaise : des blocs afros à l’Axé Music
L’ambiance culturelle de Bahia est en constante
ébullition, et la municipalité qui est à l’origine du
projet Pelourinho
jour et nuit, dans
le Centre Historique du Pelourinho, n’y est pas étrangère.
Concerts, spectacles folkloriques traditionnels, pièces
de théâtre sont ainsi mis à la portée de tous les
Bahianais, pendant toute l’année. (voir programme
ci-joint)
Depuis quelques décennies, force est de constater
que la musique pop bahianaise influence de plus en plus la
MPB, et que Bahia ne cesse de « fournir
chaque année de nouveaux tubes et de nouvelles stars
nationales ou internationales au show-business brésilien »
.
Un grand nombre de musiciens bahianais se sont
illustrés nationalement ou internationalement : Gilberto
Gil, Caetano Veloso, João Gilberto, Gal Costa, Maria Bethânia,
Simone, Dorival Caymmi (figure importante de la Samba-canção),
Daniela Mercury, Carlinhos Brown, etc. A travers leurs
chansons, certains évoquent Bahia, ses habitants, ses
paysages, ses traditions, sa culture et sa religion et
surtout, soulignent l’importance de la culture noire
dans l’identité brésilienne.
Longtemps réprimée par les autorités
gouvernementales, la culture afro-brésilienne finit par
s’imposer à Bahia. Différentes étapes ont été nécessaires
:
1.
Dès 1946, la liberté des cultes est instaurée.
Les « terreiros » de candomblé
reprennent leur activité au grand jour.
2.
Dans les années 70 et 80, les groupes
carnavalesques, les afoxés et les blocos afros,
imposent les rythmes africains au Carnaval de Bahia, et réveille
la conscience noire du peuple bahianais.
3.
L’importance de la culture noire dans l’identité
brésilienne est soulignée à travers l’apparition de
nouveaux mouvements musicaux (samba-reggae, axé music). Désormais,
la Municipalité met en valeur les éléments de la
culture afro-brésilienne (statues des orixás
dans le Dique do Tororó), et elle l’utilise même à des fins
touristiques.
Dique
do Tororó (Bahia)
Photo C. Fernandes
Les afoxés
Ces
énormes groupes carnavalesques qui défilent dans les
rues pendant le Carnaval (essentiellement à Bahia)
mettent en musique les cérémonies rituelles du candomblé
qui plonge ses racines dans les cultes africains. Optant
pour des thèmes relatifs à l’Afrique, ils honorent les
orixás (divinités
yorubas) et les personnages illustres comme Zumbi dos
Palmares, cet esclave noir affranchi qui tenta au XVIIème
siècle de créer une République - quilombo
- composée d’esclaves
noirs en fuite.
Liste des afoxés
(carnaval 2000) :
Þ
Arca de Zambi
Þ
Badauê
Þ
Filhos de Gandhy
Þ
Filhos do Congo
Þ
Ilê
Oyá
Þ
Korin
Efan
|
Þ
Monte Negro
Þ
Nação Ijexá
Þ
Netos de Gandhy
Þ
Olorum
Þ
Oyá Ajogum Sobô
|
Filhos
de Gandhy
Fondé en 1948 parAntónio Caruzu, cet afoxé
qui se réclame de la philosophie pacifiste et
anti-colonialiste du Mahatma Gandhi, défile en blanc et
bleu (turbans et sandales blanches, chaussettes bleues, écharpe
bleues et blanches). Après quelques années de crise, il
a su regagner la faveur du public bahianais grâce à
l’appui de la municipalité et de chanteurs tels que
Gilberto Gil. Le gouverneur de Bahia, António Carlos de
Magalhães, leur a même fait don d’un bâtiment dans le
Pelourinho.
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Photos
C. Fernandes
Quartier
du Pelourinho (Bahia)
Membres
de Filhos de Gandhi no Pelourinho
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Les blocs afros
Contestataires à leurs débuts, les blocs afros
tenaient un discours critique assez féroce sur les inégalités
sociales et raciales de Bahia. Leur engagement politique
apparaissait notamment dans les paroles de leurs chansons.
Mais, progressivement sous la pression de l’industrie
discographique et du peuple qui voulait danser et se
divertir, leurs chansons sont devenues plus légères,
plus superficielles.
Ils continuent tout de même à financer des
actions sociales, en créant parallèlement aux blocs, des
groupes musicaux qui remportent un grand succés. Cette
grande solidarité
provient de la tradition de partage dans les temples du
candomblé.
Liste des blocs afros (carnaval 2000) :
Þ
Abi Si Aiyé
Þ
Alabê
Þ
Alerta Mente Negra
Þ
Ara Ketu
Þ
Gunga
Þ
Ilê Aiyê
Þ
Malê de Balê
Þ
Mundo Negro
|
Þ
Muzenza
Þ
Obádúdú
Þ
Olodum
Þ
Ori Obá
Þ
Os Amantes do Reggae
Þ
Quilombo
Þ
Tempero de Negro
Þ
Vulcão
da Liberdade
|
Ilê Ayê
(« la maison de la vie » en yoruba)
C’est parce qu’ils étaient exclus du carnaval,
qu’un groupe de percussionnistes (Vovô et Apolônio) créa
en 1978, dans le quartier de la Liberté, le bloc Ilê Ayê.
Exclusivement réservé aux Noirs, il fut l’un des
premiers à créer une association culturelle pour préserver
les traditions culturelles africaines à Bahia. Chaque année,
pendant le carnaval, il explore un aspect différent de
l’héritage africain. Leurs chants portent sur
l’esclavage, la colonisation, la souffrance.
Olodum
(« divinité suprême » en yoruba)
Créé en tant que bloc afro du carnaval en 1979
dans le quartier du Pelourinho, il est considéré par le
Gouvernement de Bahia comme une organisation
non-gouvernementale reconnue d’Utilité Publique. Dirigé
par Neguinho do Samba, il arbore fièrement les couleurs
africaines (rouge, jaune, vert, blanc, noir) pour affirmer
sa négritude et organise tous les mardis, un concert à
guichet fermé « a Terça do Olodum » sur la
place Teresa Batista. Ouvert très rapidement aux Blancs,
il a radicalement changé l’image des Noirs.
Dès son premier disque « Egito,
Madagascar » (1987) qui remporte un vif succés
(à Bahia et dans tout le pays), il aborde des thèmes
historiques relatifs aux cultures africaines et brésiliennes.
Il y mélange également différents rythmes (les batuques
africains, le reggae, la samba et des rythmes latins) et
créé un nouveau mouvement influencé par le rythme et
les paroles de Bob Marley: le
samba-reggae.
Ses rythmes inédits sont désormais connus bien
au-delà de Bahia, et il entame une carrière
internationale en tant que groupe de percussions afro-brésiliennes
où il cotoie des artistes tels que Paul Simon, Michael
Jackson, Jimmy Cliff, Caetano Veloso, etc.
Ses objectifs :
·
lutter
pour la revalorisation et la preservation de la culture
noire et faire en sorte que les populations afro-brésiliennes
soient fières de leurs origines ;
·
lutter
contre le racisme et la discrimination raciale ;
·
financer
des cours et des ateliers pour ses membres ;
·
venir
en aide aux jeunes défavorisés de Bahia et du Brésil.
Ara Ketu
(« Peuple
de Ketu » en yoruba)
Créé en 1980 par des foliões
du quartier de Periperi qui désiraient participer au
Carnaval de Bahia, c’est le bloc qui représente le
mieux la culture syncrétique brésilienne à travers des
thèmes relatifs à la fusion des deux cultures tels que :
1981 ... « L’arrivée de la famille royale africaine au Brésil »
1982 ... « Les débuts du début »
1983 ... « Eaux mères »
Bloc ouvert à tous Bahianais quels que soient sa
situation économique, sa couleur, son sexe, ou sa
religion, il a obtenu dès son apparition les faveurs du
public qui l’a sacré champion du carnaval pendant trois
années successives. Tous les jeudis, en été, il donne
une répétition où il peut être accompagné par des
artistes locaux ou nationaux.
Le groupe Ara Ketu créé en 1989 adapte la musique
africaine traditionnelle à la thématique brésilienne et
n’hésite pas à innover et à incorporer de nouveaux éléments
à sa musique. Il fut l’un des premiers groupes noirs
bahianais à utiliser une guitare électrique sur une base
de percussions.
Nommé meilleure révélation de la musique brésilienne
en 1994, il obtient divers prix (Trophée Caymmi, Trophée
Dodô et Osmar, Trophée Bahia Folia), et est devenu
l’ambassadeur de la musique bahianaise à l’étranger
(Europe, Amérique Latine, Etats-Unis).
L’Axé Music
Terme yoruba signifiant « énergie positive »,
l’axé est une salutation religieuse utilisée dans le
candomblé et l’umbanda. Compte tenu de ses origines et
de ses influences, l’axé était noire.
Lancé dans les années 90, ce mouvement musical
explose véritablement à partir de 1992 en imposant sur
la scène nationale des artistes bahianais tels que Daniela Mercury, Banda Eva,
Chiclete com Banana,
Araketu, Netinho, É o Tchan, Carlinhos
Brown, etc.
Fusion de rythmes nordestins, caribéens et
africains avec un emballage pop-rock, l’axé music
regroupe différents styles musicaux et rythmiques :
samba, ijexá
, frevo
, reggae, etc. Ce mouvement qui prône la joie de vivre
est étroitement lié au carnaval de Bahia. Dans les années
50 Dodô et Osmar (et leur ami Themistocles Aragão)
commencent à jouer du frevo pernamboucain sur des
guitares électriques assez rudimentaires (que l’on
baptisa « guitares bahianaises »), en déambulant
sur une Ford 1929. C’est le début des trios eléctricos, véritables scènes ambulantes sous forme de
camions sonorisés, qui incitent la foule à chanter et à
danser. Plus tard, Moraes Moreira des Novos Baianos eut
l’idée de chanter sur un trio, qui n’était à
l’origine qu’instrumental. C’est le début de l’Axé
Music. Parallèlement à l’axé music apparait l’axé
danse mêlant des éléments folkloriques brésiliens,
du hip-hop, du jazz, de la danse moderne et même de l’aérobic.
C’est Daniela Mercury qui est considérée comme la grande ambassadrice de
l’Axé Music au Brésil et dans le monde entier avec sa
chanson « Swing
da Cor ». Les spectacles de cette ancienne
choriste de Gilberto Gil attirent beaucoup de foules et
sont une véritable explosion de joie et de bonne humeur.
Elle a l’habitude de se produire sur les trios
eléctricos pendant le carnaval.
Quelques
titres : « O
Canto da Cidade », « À
primeira vista » (Chico César), « Rapunzel »,
« Todo Canto
Alegre » (Carlinhos Brown).
En
1995, surgit le plus grand phénomène commercial de
Salvador, la bunda
music, qui privilégie des chorégraphies libidineuses
au détriment de la musique et des paroles. C’est
le groupe Gera
samba rebaptisé
É o Tchan avec ses deux pulpeuses danseuses Carla Perez (la blonde) et
Débora Brasil (la brune) qui s’impose avec toute une série
de titres à succès (Dança
do Bumbum, Dança da Cordinha, Ralando o Tchan, É o Tchan
no Havaí, A Nova Loira do Tchan,...) en vendant plus
d’un millions de disques. Ils partagent
l’affiche avec Netinho
(Milla, Fim de Semana), Araketu
(Mal Acostumado),
Banda Eva (Beleza Rara, Carro Velho), etc.
Banda Eva
Créé en 1990, c’est l’un des groupes les plus
célèbres d’Axé Music connu notamment grâce à la
vocaliste Ivete
Sangalo (qui s’est lancée dans une carrière solo
depuis 1999).
Quelques
titres : « Vem,
Meu Amor », « Beleza
Rara », « Arerê »,
« Carro Velho »
Netinho
Tout comme Daniela Mercury, c’est dès son plus jeune âge qu’il
commence à chanter et à jouer de la MPB dans les bars de
Salvador. Puis après avoir fait partie du groupe Banda
Beijo, il se lance dans une carrière solo. Dans ses
chansons, il mélange
des rythmes comme le xote,
la salsa, le merengue, le reggae, le rock et le pop.
Quelques
titres : « Milla »,
« Fim de
Semana »
Carlinhos
Brown
Originaire
de Candeal, un quartier modeste de Salvador, Carlinhos
Brown grandit en écoutant une grande variété de
musiques. Après avoir joué dans différents groupes, il
se produisit dans les trios eléctricos et accompagna des
artistes comme Djavan, João Gilberto. Compositeur très
connu (il écrit des chansons pour Marisa Monte, Maria
Bethânia, Gal Costa, Caetano Veloso,...), il est également
considéré comme un grand percussionniste.
En 1996, il lance son premier album en solo intitulé
Alfagamabetizado. Cet
album, où il est accompagné d’une foule d’artistes,
se distingue par son originalité (mélange d’axé music
de funk, d’embolada, de bossa-nova, de rythmes du
Nordeste et de jazz).
De retour au Candeal, il lance un programme de réhabilitation
sociale et culturelle pour venir en aide aux jeunes défavorisés
de cette « invasão ».
Et pour donner une structure à ses enfants, il ouvre une
école de percussions « Lactomia» et une école de
musique « Paracatum ».
Il créé également Candyall Guetho Square, un
espace culturel fréquenté par la jeune bourgeoisie
bahianaise le dimanche aprés-midi.
Parallèlement, il forme un groupe - Timbalada -
dont il devient le mentor et le directeur.
Timbalada
Ce groupe de percussions créé à la fin des années
80 dans le quartier de Candeal (Bahia) se compose de
musiciens - timbaleiros
- (ils étaient une trentaine à ses débuts, le
groupe en compte aujourd’hui plus d’une centaine)
recouverts de peintures tribales et de cinq vocalistes.
Jouant une multitude de rythmes axé sur des tambours
appelés timbau (tambours en bois et en fibre synthétique), qui jusque là
étaient réservés aux seuls temples de Candomblé, ils
font des spectacles au Brésil et même à l’étranger.
Quelques
titres : « Beija-flor »,
« Canto pro
mar », « Água
Mineral ».
La
musique afro-bahianaise s’est progressivement imposée
sur la scène nationale et internationale. Et Bahia,
capitale musicale du Brésil, est devenue le plus grand
centre de culture africaine en Amérique. Depuis quelques
années, il y a de toutes parts un vrai souci de faire
vivre les traditions afro-brésiliennes culturelles et
musicales.
En outre, la musique et la danse font partie intégrante
de la vie des Bahianais, qui ne pourraient vivre sans
elles. Elles sont toutes deux des fonctions vitales, aussi
importantes que boire et manger. Mais au-delà de ce défoulement,
la musique ne joue-t-elle pas un rôle social à Bahia ?
Quoi qu’il en soit, nous savons qu’elle est un moyen
d’ascension sociale important pour les jeunes noirs des
quartiers défavorisés.
La
musique est partout à Bahia... Ces jeunes des Alagados
jouent sur des instruments de récupération...
Conférence
« La
culture noire : arts et traditions » par
M.Lasserre (journaliste) à Salvador.
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Sites
intéressants
·
La
capoeira
[http://members.tripod.com/~cuica/centro.htm]
La capoeira d’Angola, les musiques,
les instruments utilisés, des photographies.
·
Salvador
[http://www.emtursa.ba.gov.br/historia.html]
Site officiel de l’Office de
Tourisme de Salvador. Histoire du carnaval, les afoxés,
les trios eléctricos, des photographies.
·
Carnaxé [http://www.carnaxe.com.br]
Site sur l’Axé Music :
historique de ce mouvement musical, les groupes, le
carnaval, des paroles de chansons, etc.
·
Mpb
[http://spock.acomp.usf.edu/~campoe/mpb/indice.html]
Un
indice assez important de chansons brésiliennes.
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