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La musique Afro-bahianaise

 
 
LA MUSIQUE AFRO-BAHIANAISE
 

 Par Christine FERNANDES

 

Nossa Senhora do Rosário dos Pretos (Bahia)

 

 

 

 

Danse traditionnelle au son des berimbaus dans le faubourg des Alagados (Bahia)

 

La musique : l’âme du Brésil

            Au Brésil, la musique fait partie de tous les moments de la vie quotidienne. Véritable défoulement échappant à tout clivage social et racial, elle est une deuxième nature pour les brésiliens.

            L’héritage musical est extrêmement riche et varié et les traditions musicales qui se manifestent dans le pays sous différentes formes témoignent de la coexistence de divers peuples (indiens, portugais, africains, italiens, polonais, allemands, etc.), cultures et  religions au fil des siècles. En observant la carte ci-joint, on  remarquera qu’il y a principalement trois branches culturelles (amérindienne, européenne, africaine) à la base de ces traditions et que chaque région a son rythme et son identité.

            

Richesse musicale du Nord-Est brésilien : un peu d’histoire...

            Le Nord-Est, véritable berceau de la nation brésilienne, est une région aux multiples sons qui, à l’image du Brésil, vit au rythme de la musique et de la danse. Et Salvador de Bahia, capitale politique pendant quarante-trois ans (1720 - 1763), reste incontestablement la capitale musicale du pays. Outre ce goût prononcé pour la fête, la culture noire est à l’honneur dans toutes les manifestations artistiques et folkloriques.

                     Arrachés à leur continent pour être vendus aux planteurs brésiliens de canne à sucre des engenhos dès le XVI ème siècle, les esclaves africains ont conservé leurs traditions culturelles (danses, rituels, chants, fêtes, etc) et religieuses, tout en les imprégnant de la culture du colonisateur. Le syncrétisme religieux et musical qui en découla est assez impressionnant.

                     Issues de divers groupes ethniques et culturels provenant de l’Angola, du Nigéria et de la République du Bénin actuelle, deux ethnies ont particulièrement influencé la culture afro-bahianaise :

·      les Yorubas appelés également Nagô qui étaient constitués des tribus Ketu et Ijexá

·      les Ewe appelés Gege ou Jeje.

 

 

Carte extraite de « A escravidão no Brasil Colonial »

Ce commerce négrier, qui dura plus de deux siècles, jusqu’à l’abolition de l’esclavage (13 mai 1888), laissa des traces dans tous les domaines de la vie brésilienne :

·      linguistique (un grand nombre de mots brésiliens d’utilisation courante a une etymologie africaine)

·      religieux (la pratique de cultes tels que le candomblé1 )

·      culturel (la capoeira, le maculelé2[F1] , la « puxada de rede »3, la « samba de roda »4)

·      culinaire (des plats tels que le vatapá, le caruru, la moqueca, le xinxim, etc)

  

Photos C. Fernandes

« Puxada de rede » à Alagados (Bahia)

 

« Maculelê » à Alagados (Bahia)

 

            Le Brésil est le pays ayant la plus grande population descendante d’Africains hors d’Afrique et 80 % de la population de Salvador, la plus africaine des villes brésiliennes, serait noire ou mulâtre.  Tout Bahianais aurait donc du sang africain dans les veines, et certains artistes blancs n’hésitent pas à se déclarer « des peaux claires au cœur noir »5.

 

La Capoeira : un instrument de lutte et de résistance venu d’Afrique

            Apportée au Brésil par les esclaves bantous d’Angola, elle était au départ une véritable préparation au combat, sous une forme dansée, chantée qui semblait inoffensive aux yeux des maîtres. Pendant longtemps associée aux bandits et aux criminels, sa pratique fut durement réprimée et pourchassée. Interdite après la proclamation de la République, elle ne fut autorisée par le gouvernement qu’en 1937. Dès lors, les « barracões », endroits où l’on pratique la capoeira, se sont multipliés à Bahia (Pelourinho, Alto de Amaralina, o Chame-Chame) et les rythmes de la capoeira ont même infiltré la MPB. 

            Pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes, elle obtient un grand succès à l’étranger (Europe, Amérique du Nord). En France, on dénombre de plus en plus d’adeptes de cet art, et les cours de capoeira ne désemplissent pas.    

 

La capoeira : une tradition transmise par les maîtres - mestres -

            Mestre Pastinha est un personnage primordial dans l’histoire de la capoeira, qui, au XIXème siècle, privilégiait les aspects rituels et philosophiques de cet art, en pratiquant une capoeira plus traditionnelle.

            Après lui, Mestre Bimba a créé dans les années 40, la première académie publique de capoeira officiellement enregistrée par le gouvernement brésilien. Dans cette « capoeira-spectacle », il privilégiait les aspects combatifs.

 

La capoeira : « un jeu chanté »  

            Les capoeiristas forment une ronde - roda - autour des deux « danseurs » et les encouragent en chantant et en frappant dans les mains. Pour entrer dans la ronde, arrêter ou reprendre le jeu, les capoeiristas doivent suivre certaines règles, réagir à certains codes. Dans la capoeira angola, le chant est traditionnellement composé de :

Þ   la ladainha : chant solo interprété par le mestre qui ouvre la séquence musicale. Il y raconte l’histoire de la capoeira et rappelle ses personnages. Il s’agit d’un moment de concentration pour les danseurs.

Þ   la  chula : question-réponse entre le soliste et la roda.

Þ  le corrido : question-réponse qui détermine le type de jeu des deux capoeiristas et qui marque le début du jeu - jogo -.

            Pendant le jeu, la roda improvise des chants ou reprend ceux qui sont transmis de générations en générations comme « apanha laranja no chão, tico-tico », qui est considéré comme un hymne de la capoeira.

            Comme dans toutes les manifestations culturelles africaines, la musique est également très importante. C’est à travers elle que le capoeirista exprime ses sentiments et qu’il décide d’ effectuer tel ou tel mouvement.  Les instruments de la capoeira sont : le pandeiro, le reco-reco, l’agogô, l’atabaque et surtout le berimbau. C’est ce dernier qui dicte le jeu au son de ses phrasés - toques - 6 :  « São Bento Grande »,  « Banguela »,  « Santa Maria »,  «São Bento Pequeno »,  « Ave-Maria »,  « Amazonas »,  « O toque de Apanha Laranja no chão tico-tico », etc.

 

La capoeira : « un jeu dansé »

            Un bon capoeirista doit faire preuve de beaucoup d’agilité et de rapidité, et ses mouvements doivent être variés : 

Þ  la ginga : le capoeirista se déplace en rythme et de façon continue dans l’espace. C’est à partir de ce mouvement de base que se font les sauts, les coups, les autres mouvements.

Þ  la mandiga : le capoeirista emploie des artifices et des stratégies pour distraire son partenaire.

Þ  la cocada : un coup de tête.

Þ  la joelhada : le capoeirista, profitant d’un moment d’inattention de son adversaire, porte un coup à avec le genou.

Þ  le rabo-de-arraia : le capoeirista place les mains au sol et il essaie d’atteindre la tête de son adversaire avec son talon.

Le capoeirista doit effectuer tous ces mouvements avec beaucoup d’adresse, de rapidité et de souplesse, le plus près possible de son adversaire, mais sans le toucher bien évidemment. Nous sommes bien loin de l’époque où la capoeira était une lutte sanglante qui prenait fin avec la retraite ou la mort de l’un des deux adversaires, ou l’arrivée de la police...

 

Séance de capoeira à Alagados (Bahia)

Photos C. Fernandes

 

 

La musique afro-bahianaise : des blocs afros à l’Axé Music

            L’ambiance culturelle de Bahia est en constante ébullition, et la municipalité qui est à l’origine du projet Pelourinho jour et nuit,  dans le Centre Historique du Pelourinho, n’y est pas étrangère. Concerts, spectacles folkloriques traditionnels, pièces de théâtre sont ainsi mis à la portée de tous les Bahianais, pendant toute l’année. (voir programme ci-joint)

            Depuis quelques décennies, force est de constater que la musique pop bahianaise influence de plus en plus la MPB, et que Bahia ne cesse de « fournir chaque année de nouveaux tubes et de nouvelles stars nationales ou internationales au show-business brésilien »7  .

            Un grand nombre de musiciens bahianais se sont illustrés nationalement ou internationalement : Gilberto Gil, Caetano Veloso, João Gilberto, Gal Costa, Maria Bethânia, Simone, Dorival Caymmi (figure importante de la Samba-canção), Daniela Mercury, Carlinhos Brown, etc. A travers leurs chansons, certains évoquent Bahia, ses habitants, ses paysages, ses traditions, sa culture et sa religion et surtout, soulignent l’importance de la culture noire dans l’identité brésilienne.  

 

            Longtemps réprimée par les autorités gouvernementales, la culture afro-brésilienne finit par s’imposer à Bahia. Différentes étapes ont été nécessaires :

1.    Dès 1946, la liberté des cultes est instaurée. Les « terreiros  » de candomblé reprennent leur activité au grand jour.

2.    Dans les années 70 et 80, les groupes carnavalesques, les afoxés et les blocos afros, imposent les rythmes africains au Carnaval de Bahia, et réveille la conscience noire du peuple bahianais.

3.    L’importance de la culture noire dans l’identité brésilienne est soulignée à travers l’apparition de nouveaux mouvements musicaux (samba-reggae, axé music). Désormais, la Municipalité met en valeur les éléments de la culture afro-brésilienne (statues des orixás dans  le Dique do Tororó), et elle l’utilise même à des fins touristiques.

                 

 

  

                                             Dique do Tororó (Bahia)            Photo C. Fernandes

 

Les afoxés

            Ces énormes groupes carnavalesques qui défilent dans les rues pendant le Carnaval (essentiellement à Bahia) mettent en musique les cérémonies rituelles du candomblé qui plonge ses racines dans les cultes africains. Optant pour des thèmes relatifs à l’Afrique, ils honorent les orixás (divinités yorubas) et les personnages illustres comme Zumbi dos Palmares, cet esclave noir affranchi qui tenta au XVIIème siècle de créer une République - quilombo - composée d’esclaves  noirs en fuite.

            Liste des afoxés (carnaval 2000) :

Þ  Arca de Zambi

Þ  Badauê

Þ  Filhos de Gandhy

Þ  Filhos do Congo

Þ  Ilê Oyá

Þ  Korin Efan

Þ  Monte Negro

Þ  Nação Ijexá

Þ  Netos de Gandhy

Þ  Olorum

Þ  Oyá Ajogum Sobô

  

  

Filhos de Gandhy

            Fondé en 1948 parAntónio Caruzu, cet afoxé qui se réclame de la philosophie pacifiste et anti-colonialiste du Mahatma Gandhi, défile en blanc et bleu (turbans et sandales blanches, chaussettes bleues, écharpe bleues et blanches). Après quelques années de crise, il a su regagner la faveur du public bahianais grâce à l’appui de la municipalité et de chanteurs tels que Gilberto Gil. Le gouverneur de Bahia, António Carlos de Magalhães, leur a même fait don d’un bâtiment dans le Pelourinho.

 

Photos C. Fernandes

Quartier du Pelourinho (Bahia)

 

 

 

 

 

Membres de Filhos de Gandhi no Pelourinho

 

Les blocs afros

            Contestataires à leurs débuts, les blocs afros tenaient un discours critique assez féroce sur les inégalités sociales et raciales de Bahia. Leur engagement politique apparaissait notamment dans les paroles de leurs chansons. Mais, progressivement sous la pression de l’industrie discographique et du peuple qui voulait danser et se divertir, leurs chansons sont devenues plus légères, plus superficielles.

            Ils continuent tout de même à financer des actions sociales, en créant parallèlement aux blocs, des groupes musicaux qui remportent un grand succés. Cette grande  solidarité provient de la tradition de partage dans les temples du candomblé.

            Liste des blocs afros (carnaval 2000) :

Þ  Abi Si Aiyé

Þ  Alabê

Þ  Alerta Mente Negra

Þ  Ara Ketu

Þ  Gunga

Þ  Ilê Aiyê

Þ  Malê de Balê

Þ  Mundo Negro

 

Þ  Muzenza

Þ  Obádúdú

Þ  Olodum

Þ  Ori Obá

Þ  Os Amantes do Reggae

Þ  Quilombo

Þ  Tempero de Negro

Þ   Vulcão da Liberdade

 

 

Ilê Ayê (« la maison de la vie » en yoruba)

            C’est parce qu’ils étaient exclus du carnaval, qu’un groupe de percussionnistes (Vovô et Apolônio) créa en 1978, dans le quartier de la Liberté, le bloc Ilê Ayê. Exclusivement réservé aux Noirs, il fut l’un des premiers à créer une association culturelle pour préserver les traditions culturelles africaines à Bahia. Chaque année, pendant le carnaval, il explore un aspect différent de l’héritage africain. Leurs chants portent sur l’esclavage, la colonisation, la souffrance.

 

 Olodum (« divinité suprême » en yoruba)

            Créé en tant que bloc afro du carnaval en 1979 dans le quartier du Pelourinho, il est considéré par le Gouvernement de Bahia comme une organisation non-gouvernementale reconnue d’Utilité Publique. Dirigé par Neguinho do Samba, il arbore fièrement les couleurs africaines (rouge, jaune, vert, blanc, noir) pour affirmer sa négritude et organise tous les mardis, un concert à guichet fermé « a Terça do Olodum » sur la place Teresa Batista. Ouvert très rapidement aux Blancs, il a radicalement changé l’image des Noirs.

            Dès son premier disque « Egito, Madagascar » (1987) qui remporte un vif succés (à Bahia et dans tout le pays), il aborde des thèmes historiques relatifs aux cultures africaines et brésiliennes. Il y mélange également différents rythmes (les batuques africains, le reggae, la samba et des rythmes latins) et créé un nouveau mouvement influencé par le rythme et les paroles de Bob Marley: le samba-reggae.

            Ses rythmes inédits sont désormais connus bien au-delà de Bahia, et il entame une carrière internationale en tant que groupe de percussions afro-brésiliennes où il cotoie des artistes tels que Paul Simon, Michael Jackson, Jimmy Cliff, Caetano Veloso, etc.

Ses objectifs :

·      lutter pour la revalorisation et la preservation de la culture noire et faire en sorte que les populations afro-brésiliennes soient fières de leurs origines ;

·      lutter contre le racisme et la discrimination raciale ;

·      financer des cours et des ateliers pour ses membres ;

·      venir en aide aux jeunes défavorisés de Bahia et du Brésil. 

 

Ara Ketu  (« Peuple de Ketu » en yoruba)

            Créé en 1980 par des foliões du quartier de Periperi qui désiraient participer au Carnaval de Bahia, c’est le bloc qui représente le mieux la culture syncrétique brésilienne à travers des thèmes relatifs à la fusion des deux cultures tels que :

1981 ... « L’arrivée de la famille royale africaine au Brésil »

1982 ... « Les débuts du début »

1983 ... « Eaux mères »

            Bloc ouvert à tous Bahianais quels que soient sa situation économique, sa couleur, son sexe, ou sa religion, il a obtenu dès son apparition les faveurs du public qui l’a sacré champion du carnaval pendant trois années successives. Tous les jeudis, en été, il donne une répétition où il peut être accompagné par des artistes locaux ou nationaux.

            Le groupe Ara Ketu créé en 1989 adapte la musique africaine traditionnelle à la thématique brésilienne et n’hésite pas à innover et à incorporer de nouveaux éléments à sa musique. Il fut l’un des premiers groupes noirs bahianais à utiliser une guitare électrique sur une base de percussions.       Nommé meilleure révélation de la musique brésilienne en 1994, il obtient divers prix (Trophée Caymmi, Trophée Dodô et Osmar, Trophée Bahia Folia), et est devenu l’ambassadeur de la musique bahianaise à l’étranger (Europe, Amérique Latine, Etats-Unis).          

 

  L’Axé Music

            Terme yoruba signifiant « énergie positive », l’axé est une salutation religieuse utilisée dans le candomblé et l’umbanda. Compte tenu de ses origines et de ses influences, l’axé était noire.

            Lancé dans les années 90, ce mouvement musical explose véritablement à partir de 1992 en imposant sur la scène nationale des artistes bahianais tels que Daniela Mercury, Banda Eva, Chiclete com Banana, Araketu, Netinho, É o Tchan, Carlinhos Brown, etc.

            Fusion de rythmes nordestins, caribéens et africains avec un emballage pop-rock, l’axé music regroupe différents styles musicaux et rythmiques : samba, ijexá8 , frevo9 , reggae, etc. Ce mouvement qui prône la joie de vivre est étroitement lié au carnaval de Bahia. Dans les années 50 Dodô et Osmar (et leur ami Themistocles Aragão) commencent à jouer du frevo pernamboucain sur des guitares électriques assez rudimentaires (que l’on baptisa « guitares bahianaises »), en déambulant sur une Ford 1929. C’est le début des trios eléctricos, véritables scènes ambulantes sous forme de camions sonorisés, qui incitent la foule à chanter et à danser. Plus tard, Moraes Moreira des Novos Baianos eut l’idée de chanter sur un trio, qui n’était à l’origine qu’instrumental. C’est le début de l’Axé Music. Parallèlement à l’axé music apparait l’axé danse mêlant des éléments folkloriques brésiliens, du hip-hop, du jazz, de la danse moderne et même de l’aérobic.

 

            C’est Daniela Mercury qui est considérée comme la grande ambassadrice de l’Axé Music au Brésil et dans le monde entier avec sa chanson « Swing da Cor ». Les spectacles de cette ancienne choriste de Gilberto Gil attirent beaucoup de foules et sont une véritable explosion de joie et de bonne humeur. Elle a l’habitude de se produire sur les trios eléctricos pendant le carnaval.

Quelques titres : « O Canto da Cidade », « À primeira vista » (Chico César), « Rapunzel », « Todo Canto Alegre » (Carlinhos Brown).

 

            En 1995, surgit le plus grand phénomène commercial de Salvador, la bunda music, qui privilégie des chorégraphies libidineuses  au détriment de la musique et des paroles. C’est le groupe Gera samba rebaptisé É o Tchan  avec ses deux pulpeuses danseuses Carla Perez (la blonde) et Débora Brasil (la brune) qui s’impose avec toute une série de titres à succès (Dança do Bumbum, Dança da Cordinha, Ralando o Tchan, É o Tchan no Havaí, A Nova Loira do Tchan,...) en vendant plus d’un millions de disques. Ils partagent l’affiche avec Netinho (Milla, Fim de Semana), Araketu (Mal Acostumado), Banda Eva (Beleza Rara, Carro Velho), etc.

 

Banda Eva

            Créé en 1990, c’est l’un des groupes les plus célèbres d’Axé Music connu notamment grâce à la vocaliste Ivete Sangalo (qui s’est lancée dans une carrière solo depuis 1999).

Quelques titres : « Vem, Meu Amor », « Beleza Rara », « Arerê », « Carro Velho »

   

Netinho

Tout comme Daniela Mercury, c’est dès son plus jeune âge qu’il commence à chanter et à jouer de la MPB dans les bars de Salvador. Puis après avoir fait partie du groupe Banda Beijo, il se lance dans une carrière solo. Dans ses chansons, il mélange  des rythmes comme le xote10, la salsa, le merengue, le reggae, le rock et le pop.

Quelques titres : « Milla », « Fim de Semana »

 

  Carlinhos Brown

            Originaire de Candeal, un quartier modeste de Salvador, Carlinhos Brown grandit en écoutant une grande variété de musiques. Après avoir joué dans différents groupes, il se produisit dans les trios eléctricos et accompagna des artistes comme Djavan, João Gilberto. Compositeur très connu (il écrit des chansons pour Marisa Monte, Maria Bethânia, Gal Costa, Caetano Veloso,...), il est également considéré comme un grand percussionniste.

            En 1996, il lance son premier album en solo intitulé Alfagamabetizado. Cet album, où il est accompagné d’une foule d’artistes, se distingue par son originalité (mélange d’axé music de funk, d’embolada, de bossa-nova, de rythmes du Nordeste et de jazz).

            De retour au Candeal, il lance un programme de réhabilitation sociale et culturelle pour venir en aide aux jeunes défavorisés de cette « invasão ». Et pour donner une structure à ses enfants, il ouvre une école de percussions « Lactomia» et une école de musique « Paracatum ».  Il créé également Candyall Guetho Square, un espace culturel fréquenté par la jeune bourgeoisie bahianaise le dimanche aprés-midi.

Parallèlement, il forme un groupe - Timbalada - dont il devient le mentor et le directeur.

 

Timbalada

            Ce groupe de percussions créé à la fin des années 80 dans le quartier de Candeal (Bahia) se compose de musiciens - timbaleiros - (ils étaient une trentaine à ses débuts, le groupe en compte aujourd’hui plus d’une centaine) recouverts de peintures tribales et de cinq vocalistes. Jouant une multitude de rythmes axé sur des tambours appelés timbau (tambours en bois et en fibre synthétique), qui jusque là étaient réservés aux seuls temples de Candomblé, ils font des spectacles au Brésil et même à l’étranger.

Quelques titres : « Beija-flor », « Canto pro mar », « Água Mineral ».

La musique afro-bahianaise s’est progressivement imposée sur la scène nationale et internationale. Et Bahia, capitale musicale du Brésil, est devenue le plus grand centre de culture africaine en Amérique. Depuis quelques années, il y a de toutes parts un vrai souci de faire vivre les traditions afro-brésiliennes culturelles et musicales.

            En outre, la musique et la danse font partie intégrante de la vie des Bahianais, qui ne pourraient vivre sans elles. Elles sont toutes deux des fonctions vitales, aussi importantes que boire et manger. Mais au-delà de ce défoulement, la musique ne joue-t-elle pas un rôle social à Bahia ? Quoi qu’il en soit, nous savons qu’elle est un moyen d’ascension sociale important pour les jeunes noirs des quartiers défavorisés.  

 

La musique est partout à Bahia... Ces jeunes des Alagados jouent sur des instruments de récupération...

Bibliographie

 

·        Le son du Brésil, Chris Mc Gowan & Ricardo Pessanha, collection Brasilophage, éditions Lusophones, Paris, 1999.

·        Grands Reportages n° 145 sur le Brésil, février 1994.

·        Geo n° 240 sur le Brésil, février 1999.

·        A escravidão no Brasil colonial, Glória Porto Kok, Que história é esta ?, Saraiva, São Paulo, 1997.

 

 

Conférence

 

« La culture noire : arts et traditions » par M.Lasserre (journaliste) à Salvador.

 

 

Sites intéressants

 

·        La capoeira [http://members.tripod.com/~cuica/centro.htm]

La capoeira d’Angola, les musiques, les instruments utilisés, des photographies.

 

·        Salvador [http://www.emtursa.ba.gov.br/historia.html]

Site officiel de l’Office de Tourisme de Salvador. Histoire du carnaval, les afoxés, les trios eléctricos, des photographies.

 

·        Carnaxé [http://www.carnaxe.com.br]

Site sur l’Axé Music : historique de ce mouvement musical, les groupes, le carnaval, des paroles de chansons, etc.

 

·        Mpb [http://spock.acomp.usf.edu/~campoe/mpb/indice.html]

Un indice assez important de chansons brésiliennes.

 

 

 

 

 

 

 

 


    


1 Pour en savoir plus sur le candomblé, lisez « Un candomblé à Salvador » in Brésil, Brésils , stage linguistique et culturel 1985. Vous pouvez vous le procurer auprès de l’ADEPBA.

2 Danse dramatique, originaire des plantations de canne à sucre de Bahia, en l’honneur d’une bonne récolte. Elle était également un moyen de se défendre contre les maîtres.

3 Manifestation populaire à Bahia au cours de laquelle les pêcheurs et leurs femmes rendent hommage à Iemanjá, la Déesse de la Mer, à travers des danses et des chants suggestifs.

4 Danse lascive et sensuelle exécutée par les esclaves, dans les senzalas.

5 cf. Geo n°240, « La misère a fait de la musique un défoulement », p. 80, février 1999.

6 Pour entendre des toques de berimbau, consultez http://members.tripod.con/˜cuica/toques.htm

7 cf. Geo n°240, « La misère a fait de la musique un défoulement », p. 80, février 1999.

8 Ijexá : forme de chanson construite sur le rythme afoxé. (cf. Le son du Brésil, Chris Mc Gowan & Ricardo Pessanha, collection Brasilophage, éditions lusphone, 1999.)

9 Frevo : sorte de marcha rapide et syncopée originaire de Recife. (cf. Le son du Brésil, Chris Mc Gowan & Ricardo Pessanha, collection Brasilophage, éditions lusphone, 1999.)

10 Xote : style de musique (à 2/4) et de danse nordestine dérivée du schottische. (cf. Le son du Brésil, Chris Mc Gowan & Ricardo Pessanha, collection Brasilophage, éditions lusphone, 1999.)


 

 
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