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BAHIA DE TOUS LES MARCHES
 

 Par Sebastiâo CARVALHO

 

  BAHIA DE TOUS LES MARCHÉS

  _____________________________________

 

BAHIA. Ce mot évoque le carnaval, la musique, le candomblé, les églises baroques, Jorge Amado ou Gilberto Gil. Il est surtout confondu avec Salvador, la ville, la capitale de l'état de Bahia et la première capitale du Brésil. Même s'il est difficile de lutter contre les stéréotypes Bahia est bien un État brésilien, aussi grand que la France, qui depuis les années 70 s'industrialise et tente de trouver une place dans l'économie brésilienne et mondiale.

Les données économiques ci-dessous découlent d'une conférence sur l'économie de l'État de Bahia proférée par Mme Patrícia ORRICO, Directrice du Commerce et de la Coopération des Entreprises pour l'agence PROMO – Centre International du Commerce de Bahia _ , lors de notre séjour à Salvador, le 10/08/2000. L'importante documentation qui nous a été donnée à l'occasion de cette conférence constitue pour l'essentiel la matière de cet article.

 

REPÈRES SUR L'ÉTAT DE BAHIA

 

SITUATION GÉOGRAPHIQUE

L'état de Bahia se situe entre le tropique du Capricorne et l'Équateur. C'est l'État le plus méridional de la région du Nordeste.

carte n°1

 

SUPERFICIE

Un peu plus grand que la France, l'État de Bahia a une superficie de 567 293 Km². Bahia est le plus grand État du Nordeste et le cinquième du Brésil. Il représente 36,3% de la Région Nordeste  et 6,6% du Brésil. Son littoral est également le plus étendu du Brésil, 1 188 km, soit 13,2% de la côte brésilienne.

  CLIMAT

L'État de Bahia possède un climat tropical et semi-aride (2/3 du territoire). Les pluies sont plus intenses d'avril à juillet. Sur le littoral le climat est chaud et humide,  l'intérieur (le Sertão) est chaud et humide.

La température moyenne annuelle est de 22,5° et dépasse les 25° dans la zone semi-aride. Dans les zones plus sèches la température peut descendre jusqu'à 9°.

  POPULATION

Selon le dernier recensement réalisé par l'Institut Brésilien de Géographie et de la Statistique (IBGE) en 1996, l'État de Bahia avait une population de 12,5 millions d'habitants, avec un taux de croissance de 1,1% par an. C'est l'État le plus peuplé du Nordeste et le quatrième du Brésil.

La capitale, Salvador comptait environ 2.4 millions d'habitants.

 

IBGE  : www.ibge.net\estatistica\populacao\contagem\bacont97.htm

     

ECONOMIE

L'économie bahianaise se situe au sixième rang dans l'économie brésilienne avec un PIB  approximatif de 40 milliards de $US, ce qui équivaut à 5% du PIB du Brésil. Au cours des dernières décennies l'économie de l'État est passée par d'importantes transformations structurelles.

Pendant ces quarante dernières années la participation au PIB des secteurs primaire et secondaire se sont inversés : le secteur primaire est passé de 40% à 9,7% tandis que le secteur secondaire est passé de 12% à 37,4% (ce qui rend compte de l'industrialisation de l'État).

Quant au  secteur tertiaire il est devenu majoritaire dans la structure du PIB de l'État.

 

 

 

en 1960

en 1998

secteur primaire

40%

9,7%

secteur secondaire

12%

37,4%

secteur tertiaire

48%

52,9%

source : SEI –Superintendência de Estudos Econômicos e Sociais da Bahia, année 1999

 

 

Principaux Indicateurs Macro-économiques

 

année

accroissement  réel du PIB

accroissement réel de l'industrie

taux d'inflation

 

Bahia

Brésil

Bahia

Brésil

Brésil

1996

2,7

2,7

5,3

1,2

9,34

1997

6,6

3,6

2,7

3,6

7,48

1998

1,6

-0,12

7,2

-3,4

1,71

1999

1,6

0,82

1,8

-1,7

19,99

source : SEI et IBGE (année 2000)

 

Pour l'année 2000, le gouvernement fédéral prévoit une croissance de 4% du PIB national. Le même taux est prévu pour Bahia par le gouvernement de l'État.

A partir de la fin des années 70, l'industrie est devenue la principale source de revenu de l'État de Bahia, représentant près de 30% du PIB. Les années 80 ont été marquées par l'implantation du Pôle Pétrochimique de Camaçari (1978) et de l'industrie  métallurgique ainsi que, plus récemment, de l'industrie de la cellulose. Ces entreprises se sont concentrées dans la production de biens intermédiaires, car les débouchés n'étaient pas nombreux du fait de la domination du marché national par l'industrie de la région Sudeste du Brésil.

Pendant les années 90, l'État de Bahia a connu un processus de modernisation de l'administration. En effet, elle est passée du concept d' "État entrepreneur" à celui d'"État gestionnaire et promoteur du développement", capable de permettre à la population l'accès aux services de base et d'implanter un modèle de développement industriel vertical (fortifier et compléter les chaînes productives existantes, augmentation du nombre d'emplois et de rendement).

Outre le Pôle Automobile, dont la principale composante est le projet  Ford, la plus importante transformation récente à Bahia est l'implantation de segments industriels de produits finis : implantation d'usines dans l'intérieur de l'État  comme celles de chaussures à Itapetinga, Juazeiro et Amargosa ; industries électronique et informatique dans la région d'Ilhéus et de bois et meubles dans l'extrême sud.

Malgré ces innovations, l'industrie bahianaise se caractérise encore par sa spécialisation dans les biens intermédiaires, du fait  de l'importance du volume de capital concentré dans ce type de biens. Cependant, les nouveaux segments industriels, parce qu'ils sont distribués sur l'ensemble de l'État, parce qu'ils générent plus d'emplois directs et parce qu'ils produisent surtout des biens de consommation finaux, ouvrent ainsi de nouveaux horizons pour une redéfinition du profil  productif de Bahia, en termes spatiaux et sectoriaux, quoiqu'ils ne soient pas très significatifs en volume de capital.

 

Aujourd'hui, selon la SEI, le PIB est approximativement de 40 milliards de $US. Grâce à l'implantation de ces nouveaux projets industriels il devrait doubler dans les 10 ans à venir.

   

PORTS ET INFRASTRUCTURE

 

L'État de Bahia possède un bonne infrastructure : réseau de transports permettant une liaison facile avec le reste du pays et avec l'étranger ; un système de télécommunications, récemment privatisé, avec un grand potentiel de développement ; fourniture d'énergie électrique à partir de cinq grandes centrales hydroélectriques.

La Baie de Tous les Saints, la plus grande baie naturelle de la côte d'Amérique du Sud et sur laquelle s'étend la capitale Salvador, se caractérise par ses eaux profondes et bien protégées. Elle possède donc des conditions naturelles favorables à l'activité portuaire. C'est là que se situe le Complexe Portuaire de la Baie de Tous les Saints, comprenant les ports organisés de Salvador et de Aratu ainsi que des terminaux  privés et deux postes de douanes où peuvent être stockées des marchandises en régime d'entrepôt [1].

 

Le port de Salvador a une capacité de turn-over de 2,4 millions de t/an. C'est l'un des plus compétitifs au monde, grâce à l'implantation, en 1998, d'un système moderne d'administration à travers l'OGMO (Órgão Gestor de Mão-de-Obra). Il peut accueillir des navires avec un tirant d'eau de 8 à 12 mètres, il est spécialisé en fret général et en containers et possède un terminal pour l'importation du blé. Son terminal de containers est de 73 mille m3. Il a été privatisé fin 1999.

Le port d'Aratu, situé dans la partie nord de la Baie de Tous les Saints, est spécialisé dans les produits sans conditionnement. Il peut traiter 1,38 millions de t/an dans un tirant d'eau compris entre 10 et 12 m, il possède des terminaux pour les gaz solides et liquides. Son activité principale est le transit des produits du Pôle Pétrochimique de Camaçari.

Ce port doit bientôt être doté d'un terminal pour les grains et devenir le terminal portuaire de la Ford.

 

Au sud de Salvador se trouve le port d'Ilhéus (ou Malhado), le troisième port maritime organisé de l'État, avec une capacité de 990 mille t/an. Il traite toute cargaison ainsi que des containers dans un tirant d'eau jusqu'à 10 m.

carte n° 2

 

Le gouvernement de Bahia est en train d'implanter un système de transport multimodulaire dont la pièce principale est la création d'une voie fluviale sur le Rio São Francisco.

Le projet comprend les transports routier, fluvial et ferroviaire reliant la région de Barreiras (capitale de l'ouest de l'État) au port de Aratu, éloigné de 900 km.

Cette infrastructure constitue une sorte de "périphérique" à l'intérieur de l'État : de Barreiras on rejoint Muquém de São Francisco par la route (300km), puis Juazeiro par la voie fluviale (604 km), enfin le port de Aratu par la voie ferrée (570 km). Juazeiro fonctionne comme port fluvial avec une capacité de stockage de 33 mille m2. 

Dans ce projet, le gouvernement de Bahia fournira l'infrastructure et l'initiative privée les flottes d'embarcation, les terminaux fluviaux, les voies ferrées et les terminaux maritimes dans la Région Métropolitaine de Salvador (RMS).

 

 

INDUSTRIE

 

Cinq parcs industriels se détachent par leur localisation stratégique ainsi que par la structure qu'ils offrent. Les trois plus importants de l'État se situent dans la RMS et à Feira de Santana : le Centre Industriel de Aratu (CIA - à ne pas confondre avec l'autre), le Pôle Pétrochimique de Camaçari et le Centre Industriel de Subaé (CIS).

 

PRINCIPAUX PARCS INDUSTRIELS

 

1) Pôle Pétreochimique de Camaçari :

- situé à 35 km de Salvador

- possède 4 zones industrielles

- deux zones spécifiques en appui au parc industriel

- est traversé par 2 voies routières

- situé à 19 km de l'aeroport international Luís Eduardo Magalhães

- possède 72 entreprises de chimie, de pétrochimie, de chimie fine, de métallurgie, de papier et  cellulose, d'engrais et de bière

- système de contrôle de l'environnement

 

2) CIA – Centre Industriel de Aratu :

- situé à 18 km de Salvador

- liaison par la route avec le port de Aratu, le port de Salvador, BR 324, avec le Pôle Pétrochimique de Salvador ainsi qu'avec les municipalités de l'agglomération de Salvador (Grande Salvador)

- possède 170 unités de segments chimiques, plastiques , textiles, métallomécanique et pharmaceutique

 

3) Parc industriel du São Francisco

- situé dans la municipalité de Juazeiro, dans l'extrême nord de l'État

- traversé par des voies routières, ferroviaires et possédant un port sur la voie fluviale du São Francisco

- aujourd'hui il est le centre fructiculteur de l'État

 

4) CIS – Centre Industriel de Subaé

- situé à 100 km de Salvador, à Feira de Santana

- relié à Salvador et au Brésil par un anneau routier

- industries d'emballage, de matières plastiques, de produits chimiques, de pneus, de l'alimentation, du marbre et du granit

 

5) Parc Industriel de Ilhéus

- situé dans la municipalité de Ilhéus, à 7 km du centre

- relié à l'État et au reste du pays par des routes fédérales et de l'État

- à 4 km du port de Malhado

- pour la plupart, les industries résidentes concernent des équipements pour les ordinateurs et les télécommunications

 

 

Avec une facturation approximative de 5 milliards de $US par an et un investissement global de près de 8 milliards de $US, le Pôle Pétrochimique de Camaçari est le plus grand complexe industriel intégré de l'hémisphère sud, comprenant plus de 70 entreprises chimiques, pétrochimiques et d'autres secteurs d'activité comme la cellulose, la métallurgie du cuivre, le textile, les boissons et les services. Il es situé dans la municipalité de Camaçari, à 30 km au nord-est de Salvador, et fournit 9 mille emplois directs et 8 mille indirects.

 

 

Le gouvernement de Bahia stimule la décentralisation industrielle, offrant de meilleures incitations aux entreprises établies à l'intérieur de l'État, visant le développement de chaînes productives plus éloignées de la capitale.

 

Un fait à mettre en relief depuis l'arrivée de l'industrie pétrochimique en 1978, est l'implantation du projet Amazon, de Ford, avec un investissement de 1,2 milliards de $US. Situé tout près du Pôle pétrochimique de Camaçari, il constituera la première unité de Ford au monde où les fournisseurs de systèmes, ou modules, occuperont la même lieu industriel. Pour sa propre unité , l'entreprise offrira 5 mille emplois directs, et l'on prévoit qu'elle générera 50 mille emplois indirects.

Selon les estimations, Ford devrait produire 250 mille voitures/an à partir de 2001.

 

Outre Ford, parmi les projets de grande importance dans l'État, on peut citer :

-  Veracel, projet de 1 milliard de $US pour l'implantation d'une usine de cellulose dans la région sud de l'État de Bahia

- Monsanto, proche du Pôle pétrochimique de Camaçari, producteur de pesticides agricoles, dont l'investissement s'élève à 550  millions de $US

 

En dehors de l'infrastructure et des projets privés à grande échelle mentionnés ci-dessus, le gouvernement de Bahia encourage toute une variété de segments industriels. Voir les secteurs en expansion sur la carte n°4.

carte n°3

 

SEGMENTS INDUSTRIELS ÉMERGEANTS :

 

A) Pôle du Cuivre (Prócobre)

Profitant de la présence de Caraíba Metais, la seule productrice nationale de cuivre primaire, et de l'installation d'une unité de tréfilage, le gouvernement d'État offre des incitations fiscales aux entreprises de transformation du cuivre. Les usines transformatrices (ou tréfileries) auront intérêt à s'installer dans l'État de Bahia également pour répondre à la demande de fils et de câbles dans les régions Norte et Nordeste actuellement estimée à 20% du marché national, qui représente près de 250 mille t/an. On prévoit un accroissement moyen annuel de 5 % dans les 10 ans à venir.

 

B) Agro-Industrie

Avec une production de 2 Millions de tonnes de grains (soja, maïs, riz, haricots) autour de Barreiras, la nouveauté de l'agro-industrie de l'ouest de Bahia est le café irrigué, dont les investissements privés atteignent déjà 60 millions de Réaux[2].

 

C) Pôle informatique

Avec 26 entreprises (11 en fonctionnement et 15 en cours d'implantation), ce pôle produit 10% des ordinateurs montés au Brésil (20 mille unités/mois)

 

D) Pôle du Mobilier

Avec un investissement de 50 millions de Réaux, l'entreprise Aracruz - Produits du Bois - a comme objectif de produire 75 000 m3 de bois en 2001. Visant à compléter la chaîne productive, le gouvernement de L'État stimule l'implantation de producteurs de meubles, puisque Bahia présente des avantages en ce qui concerne la production de bois/meubles avec un moindre coût de fret et de production de la matière première par rapport aux pôles du meuble des régions Sul et Sudeste du pays.

 

E) Gare intermodulaire

C'est le principal projet du plan stratégique du gouvernement de l'État pour les prochains 4 ans. Située dans la vallée du São Francisco, elle coûtera 67 millions de $US et drainera près de 3 milliards de $US d'investissements privés.

 

F) Pôle de la chaussure

Plus de 30 entreprises du sud du pays se sont déjà installées (ou sont en train de le faire) dans des villes de l'intérieur comme Itapetinga, Cruz das Almas, Amargosa, Itabuna, Juazeiro et Jequié. Ce Pôle est doté d'unités de montage et de composants. Actuellement il emploie plus de 7 mille personnes et produit approximativement 20 mille paires par jour. L'objectif du gouvernement de Bahia est que, d'ici 2003, le Pôle de la chaussure devienne le plus important du Brésil, avec une production de 80 millions de paires/an.

 

G) Pôle de l'automobile

Outre le Pôle Pétrochimique, le district industriel de Camaçari hébergera le complexe de Ford, qui comportera 17 unités systémiques et 10 satellites, occupant une superficie totale de 6 millions de m2. Dans ce district on trouvera également le projet de Monsanto pour la fabrication de pesticides, dont l'investissement s'élève à 550 millions de $US.

 

H) Pôle de la céramique

L'installation d'un Pôle de la céramique est en projet dans une zone proche d'Alagoinhas, dont le sous-sol est riche en argile, en feldspath et en kaolin. L'entreprise espagnole Quemicer, qui traite l'émail, a signé un protocole dont l'investissement est estimé à 9 millions de Réaux.

 

I) Pôle nautique

Outre les initiatives privées, comme celles de Bahia Marina et celle du Iate Clube da Bahia, toutes deux au bord de la Baie de tous les Saints, à Salvador, un des plans du Secrétariat de l'industrie, du Commerce et des Mines est de créer un district tourné vers les activités nautiques dans la baie de Aratu. La première entreprise contactée a été Ferreti, le traditionnel chantier naval italien. Dans la même région sera également installé le Complexe Portuaire de Ponta da Lage, où fonctionnera le terminal maritime de Ford.

 

 

 

 

MINES

 

L'industrie d'extraction minière prend une place croissante dans l'économie bahianaise. Sa contribution au PIB de l'État est estimée à 12%, en considérant toutes les richesses générées autour de cette activité.

Bahia est le quatrième plus gros producteur en minerais du pays et le plus gros du Nordeste. C'est le seul producteur au Brésil de cuivre, de chrome et de magnésite ; le deuxième de sel gemme et de pierres précieuses et le troisième d'or et de pierres ornementales. Par ailleurs, il devient  producteur d'uranium.

 

Parmi les découvertes récentes de réserves de minerais on peut citer l'or, le zinc, le phosphate, le titane, le vanadium, la néphéline, le calcaire et le sable siliceux.

 

A travers la Compagnie Bahianaise de Recherche Minière ( Companhia Baiana de pesquisa Mineral – CBPM), l'État de Bahia offre de nombreux avantages aux investisseurs privés.

 

 

AGRICULTURE ET ÉLEVAGE

 

Possédant une superficie agricole utile de 320 mille km2 (56% de la surface totale), Bahia produit du cacao, des haricots, du soja, du maïs, du café, du manioc, de la canne à sucre et des fruits. Le secteur agricole contribue pour 9% au PIB de l'État. L'Ouest qui produit désormais 2 millions de tonnes de grains (soja, maïs, riz, haricots), doit augmenter sa production de soja à hauteur de 3,7 millions de tonnes d'ici 2005 (4 millions d'ha sont disponibles pour cette activité). Toujours dans cette zone, commencent à émerger les cultures du café et du coton.

Le soja occupe 20% de la surface plantée, mais représente à peine 1% de l'emploi agricole du fait du haut degré de mécanisation.

 

Les terres irrigables de Bahia correspondent à 1,6 millions d'ha – l'objectif du gouvernement de l'État est d'arriver à 340 mille ha irrigués en 2003. Dans la vallée du Rio São Francisco se trouve le plus dynamique pôle d'agriculture irriguée du Nordeste. Ce mode de culture concerne plus particulièrement le café, le coton et la canne à sucre.

 

Dans l'extrême Sud de l'État se développe la fruiticulture (la contribution de Bahia dans les exportations de fruits brésiliens s'élève à 25%) et l'agro-industrie forestière.

Selon les études de la SEI (Superintendência de Estudos Econômicos e Sociais da Bahia), la zone cacaoyère, qui se remet de la chute de la production due à une maladie du cacaoyer (vassoura-de-bruxa), participe toutefois à hauteur de 10% dans la production mondiale de cacao et possède un parc de conditionnement d'une capacité pouvant accueillir 200 mille t/an, presque 100% du conditionnement du pays. Malgré la crise, ce secteur emploie 20% de la main d'œuvre agricole de tout l'État.

 

L'élevage bahianais représente 10 millions de bovins, 4,2 millions de caprins (le plus important troupeau du Brésil), 2,8 millions d'ovins (le deuxième troupeau le plus important du Brésil).

Bahia est candidat à la certification internationale de zone exempte de fièvre aphteuse chez les bovins afin de pouvoir exporter, d'ici 2002, de la viande bovine vers l'Europe et vers les États-Unis.

 

carte n°4

 

TOURISME

 

Avec un littoral aux eaux claires, du soleil la plus grande partie de l'année et des températures de peu de variation dans toutes les zones de l'État, Bahia possède des conditions idéales pour l'implantation de projets touristiques intégrés aux paysages naturels.

Comme berceau de la nation brésilienne l'État de Bahia recèle un patrimoine historique et une culture sans pareils.

Salvador, fondée en 1549, première capitale du Brésil, est internationalement connue pour le double héritage de l'architecture coloniale et de la culture afro-bahianaise. Son centre historique (Le Pelourinho) est classé Patrimoine Culturel de l'Humanité par l'UNESCO.

Porto Seguro, située au sud de l'État, considérée comme le lieu où le Brésil fut découvert par les portugais en 1550, est aujourd'hui un grand centre touristique (Costa do Descobrimento).

Tout au long du littoral, se succèdent des paysages très diversifiés : cocoteraies, lagunes, mangroves, dunes de sable blanc ainsi qu'une infinité de plages d'accès facile grâce à la construction récente de la "Linha Verde" (voir infra).

L'écotourisme s'est également développé dans la région, il a pour symbole la tortue marine protégée depuis 18 ans grâce au projet TAMAR sur la "Praia do Forte" (Costa dos Coqueiros).

A l'intérieur des terres, au centre de l'État, le plateau de la "Chapada Diamantina" avec ses vallées, ses cavernes, ses rivières et ses chutes d'eau, attire également de nombreux amoureux de la nature.

 

carte5

 

L'impact de cette activité sur le PIB bahianais est déjà de 2,1 milliards de $US. De l'avis général du secteur, ce n'est qu'un début et nous assisterons à un boom du tourisme bahianais qui élèvera l'État à la première position du tourisme brésilien d'ici 2005. Actuellement Bahia est le deuxième pôle touristique du pays, après Rio de Janeiro, mais possède une demande non satisfaite de 2 millions de visiteurs par an. Le réseau hôtelier, qui était de 63 mille lits en 1994, a atteint les 105 mille en 1998 et devrait atteindre les 150 mille d'ici 2012. Près de 2,3 milliards de $US sont actuellement investis par le gouvernement de l'État dans ce secteur entre 1991 et 2005, et 5,3 milliards de $US par le secteur privé, entre 1991 et 2012.

 

 

Le Secrétariat à la Culture et au Tourisme de l'État travaille à partir de deux estimations de croissance du flux touristique : une basse, de 6% par an, correspondant à un flux de 4,6 millions de touristes en 2002, et de 5,5 millions en 2005 ; une haute, de 8% par an, correspondant à un flux de 4,9 millions en 2002, et de 6,2 millions en 2005.

Le nombre d'emplois générés par le tourisme devrait passer de 357 mille en 1998 à 667 mille en 2005.

 

Depuis 1991, le gouvernement de Bahia a investi 906 millions de $US dans le secteur touristique. A cette somme s'ajoutent 605 millions de $US qui sont en cours d'exécution et l'on prévoit un montant supplémentaire de 804 millions de $US d'ici 2005. Au total, 2,3 milliards de $US auront été investis en 10 ans, plus spécifiquement dans l'assainissement et les transports. Toutefois une somme importante a été attribuée à la réhabilitation du patrimoine historique, aux systèmes aéroportuaires, à l'énergie électrique, à la réhabilitation urbaine, à la propreté urbaine ainsi qu'à la préservation de l'environnement.

 

Le Programme de Développement Touristique de l'État de Bahia (Prodetur - Bahia), financé par le gouvernement de l'État de Bahia, le gouvernement fédéral, des banques, a déjà mené à bien divers ouvrages. Par exemple l'agrandissement de l'aéroport international de Porto Seguro, la construction de l'aéroport de Lençóis, la réhabilitation de 600 maisons des XVIII et XIX siècles dans le centre historique de Salvador et la construction de routes sur le littoral (liaison de la Linha Verde, sur la Costa dos Coqueiros, à Nazaré Valença, sur la Costa do Dendê, et à Ilhéus-Itacaré, sur la Costa do Cacau).

 

Parmi les travaux en cours, on peut citer la septième tranche de réhabilitation du Centre Historique de Salvador. Aux termes du programme, 73 millions de Réaux auront été dépensés dans la réhabilitation de 800 immeubles. L'aéroport international Deputado Luís Eduardo Magalhães, à Salvador, est en cours d'agrandissement et de modernisation. Par ailleurs, l'aéroport de Valença sera terminé encore cette année 2000. Le gouvernement de l'État et la mairie de Salvador construisent actuellement la Via Náutica – structure pour l'amarrage des bateaux tout le long de la côte de la Baie de Tous les Saints, qui constitue une partie du projet du pôle Nautique.

 

Les investissements privés sont estimés  à 5,3 milliards de $US, entre 1991 et 2012. Le meilleur exemple est le Complexe Touristique Costa de Sauípe, qui prévoit un investissement de 2,2 milliards de $US, en 20 ans, sur la Costa dos Coqueiros. Il s'agit d'un complexe, comprenant 5 hôtels et six pousadas à Sauípe, dont les opérateurs sont de grandes entreprises internationales. Le groupe Mariot, États-Unis, aura deux hôtels – un sous le drapeau Mariot l'autre sous le drapeau Renaissance. Deux autres hôtels seront dirigés par le groupe Accor, sous les drapeaux Sofitel et Sofitel Quites. L'opérateur du cinquième hôtel sera le groupe jamaïquain Superclubs. Cette entreprise, dans sa phase initiale, va générer 2,5 à 3 mille emplois directs et 15 mille indirects.

 

 

COMMERCE EXTÉRIEUR

 

Relations commerciales avec l'étranger (en $ US FOB)

 

 

1996

1997

1998

1999

Exportations

1 846

1 868

1 829

1 581

Importations

1 343

1 590

1 500

1 467

Solde

503

278

329

114

 

 

 

 

 

source MDIC/SECEX

Élaboration : PROMO Centro International de negócios da Bahia

 

 

Les perspectives du développement du commerce extérieur bahianais reposent sur une série de facteurs. Tout d'abord, ils découlent de la tradition de Bahia, de par sa position géographique, comme entrepôt commercial depuis le XVII siècle, ce qui a contribué à la spécialisation des entrepreneurs bahianais dans des activités commerciales exportatrices. Plus récemment, le dynamisme économique continu de ces dernières décennies a contribué à l'expansion et à la diversification de sa base productrice. En effet, Bahia possède un dynamisme économique, d'excellentes conditions naturelles pour le développement de son complexe portuaire et se trouve dans une position stratégique, à mi-chemin entre le nord et le sud du Brésil.

 

 

Exportations

 

Avant l'implantation du Pôle Pétrochimique de Camaçari, en 1978, les exportations bahianaises, se caractérisaient, pour la plupart, par les marchandises agricoles, surtout le cacao, le tabac et la canne à sucre. Le commerce extérieur était vulnérable aux oscillations des prix internationaux sur peu de produits.

Le processus d'industrialisation de la fin des années 70 a coïncidé avec le déclin des secteurs industriels employant beaucoup de main-d'œuvre (surtout les produits de bien finaux, comme le textile, l'alimentation, le tabac, le cuir et les peaux ) et avec le déclin de l'activité agricole traditionnelle. Avec l'implantation du Pôle Pétrochimique, les exportations bahianaises ont commencé à se concentrer dans les biens intermédiaires industriels, principalement dans le secteur chimique/pétrochimique, suivant le tableau ci-dessous :

 

Exportations bahianaises – principaux produits ($US FOB)

 

produits

1998

1999

Var. % 98/99

Part. % 1999

Chimie et pérochimie

623 634

521 808

-16,33

33,00

Papier et cellulose

226 334

240 302

6,17

15,20

Métallurgie

140 517

173 775

23,67

10,99

Dérivés du pétrole

135 179

123 206

-8,86

7,79

Cacao et dérivés

145 192

104 751

-27,85

6,63

Minerais

127 126

104 511

-17,79

6,61

Grains, Huiles et Cires Végétales

170 501

83 107

-51,26

5,26

Sisal et dérivés

54 942

45 528

-17,13

2,88

Fruits et dérivés

26 672

30 244

13,39

1,91

Cuirs et Peaux

28 089

17 068

-39,24

1,08

Tabac et dérivés

20 563

15 928

-22,54

1,01

Autres

130 708

120 918

-7,49

7,65

Total

1 829 457

1 581 146

-13,57

100,00

source MDIC/SECEX

Élaboration : PROMO Centro International de negócios da Bahia

 

Quoique bien moins vulnérable aux oscillations du marché international que du temps du modèle des exportations agricoles, l'excessive spécialisation dans la production de biens intermédiaires – marchandises industrielles - provoque une dépendance très grande dans le comportement des marchés au-dehors de l'État, aussi bien nationaux qu'internationaux. Les exportations bahianaises sont concentrées sur peu de produits : chimiques et pétrochimiques, papier et cellulose, métallurgiques, dérivés du pétrole, cacao et grains, produits qui se caractérisent par l'instabilité des prix sur les marchés internationaux.

 

Comme le montre le tableau ci-dessus, la valeur totale des exportations en 1999 a chuté de 13,57% par rapport à 1998.

Paradoxalement, un des facteurs qui ont contribué à cette baisse a été l'impact de la dévalorisation de la monnaie opérée en janvier 1999 sur quelques segments, comme la chimie/pétrochimie, qui représente 33% de la valeur totale des exportations. A cause de cette dévalorisation, les produits pétrochimiques importés sont devenus plus chers, ce qui a provoqué une diminution de la production à l'exportation.

Un autre facteur responsable de la chute de la recette des exportations a été la tendance à la baisse des prix internationaux des marchandises, aussi bien agricoles qu'industrielles, y compris pétrochimiques, pendant l'année 1999, à cause de la conjoncture de récession mondiale.

 

En revanche, les prix internationaux des marchandises du segment papier/cellulose ont augmenté.

D'où l'augmentation des recettes à l'exportation de 6,17% de ce segment.

Par ailleurs, on a assisté à une augmentation de 23,67% de l'exportation de produits métallurgiques parce que Caraíba Metais, principal producteur de cuivre, a augmenté ses exportations de vergeure, produit qui dégage une valeur ajoutée plus importante, de 15 à 55 mille tonnes en 1999, pendant qu'il réduisait les exportations de cathodes de cuivres de 50 à 20 mille tonnes, produit moins élaboré et de faible rentabilité.

 

La participation des fruits et de ses dérivés, a augmenté d'année en année, même si elle ne représente que 1,91% sur la liste des exportations de 1999. L'accroissement de 1998 à 1999 a été significatif, puisque l'augmentation est de 13,9%.

 

Le gouvernement de l'État, par l'intermédiaire de Promo – Centre International des Affaires de Bahia - a concentré ses efforts dans des secteurs possédant un potentiel d'exportation. Ceux-ci sont composés par des entreprises de petite taille et ayant des difficultés à établir des contacts commerciaux à l'extérieur par elles-même. Promo a élu comme prioritaires les segments de la pulpe de fruits, les cigares, la confection, l'artisanat minéral, les articles en cuir et l'eau de vie de canne (cachaça). Il travaille avec les associations et les petits entrepreneurs à la préparation de nouveaux exportateurs, dans un plan d'internationalisation dont l'objectif principal est la formation de consortiums d'exportation.

 

 

Importations

 

Les importations de l'État de Bahia concernent surtout les biens intermédiaires et les combustibles.

 

Type de produit

1998

1999

Var. %

Part. %

Biens intermédiaires

596 896

645 556

8,15

44,00

Combustibles et Lubrifiants

497 981

539 406

8,32

36,76

Biens de Capital

265 655

226 912

-14,58

15,47

Biens de consommation

139 785

55 342

-60,41

3,77

source MDIC/SECEX

Élaboration : PROMO Centro International de negócios da Bahia

 

 

Comme le montre le tableau ci-dessus, ce sont les biens de consommation qui ont été les plus touchés par l'impact de la dévalorisation de la monnaie de janvier 1999.

 

 

CONCLUSION

 

Comme on l'aura noté cet article montre les potentialités de l'économie de l'État de Bahia, surtout aux investisseurs (brésiliens ou étrangers). Cette perspective économique (objective en soi) ne tient pas compte de l'autre économie, celle que les brésiliens appellent "l'économie Informelle". Si l'on en tenait compte, selon Sérgio MATTOS, journaliste (entre autres) au journal "A TARDE", il faudrait alors multiplier les indicateurs économiques par trois.

 

 

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POUR EN SAVOIR BEAUCOUP PLUS

 

Sites

 

- Sur les possibilités d'investissement :

site de PROMO : http://www.promoba.com.br/

 

- Sur l'économie en général :

Superintendência de Estudos Econômicos e Sociais da Bahia : http://www.sei.ba.gov.br/

 

- Sur les mines, la géologie de Bahia (très belles cartes)

Companhia da pesquisa mineral : http://www.cbpm.com.br/br/index.html

 

- Tout sur l'État de Bahia (officiel)

Site de l'Etat de Bahia : http://www.bahia.ba.gov.br/

 

- Toutes les statistiques du Brésil

Institut Brésilien de Géographie et de la Statistique : http://www.ibge.net/

 

 

livre

 

livre passionnant pour connaître Salvador

 

·         AGIER, Michel : Anthropologie du carnaval, La ville, la fête et l'Afrique à Bahia

(Éditions Parenthèses / Institut de Recherche pour le Développement, Marseille, 2000)

Éditions Parenthèses : 72, Cours Julien – 13006 Marseille



[1] Des marchandises importées peuvent être entreposées sans être nationalisées. L'utilisateur pourra les nationaliser, en payant les taxes d'importation, au fur et à mesure de ses besoins de marchandises.

[2] le Réal est la monnaie brésilienne

 

 

 

 

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