BAHIA DE
TOUS LES MARCHÉS
_____________________________________
BAHIA. Ce mot évoque le
carnaval, la musique, le candomblé, les églises baroques,
Jorge Amado ou Gilberto Gil. Il est surtout confondu avec
Salvador, la ville, la capitale de l'état de Bahia et la
première capitale du Brésil. Même s'il est difficile de
lutter contre les stéréotypes Bahia est bien un État brésilien,
aussi grand que la France, qui depuis les années 70
s'industrialise et tente de trouver une place dans l'économie
brésilienne et mondiale.
Les données économiques
ci-dessous découlent d'une conférence sur l'économie de
l'État de Bahia proférée par Mme Patrícia ORRICO,
Directrice du Commerce et de la Coopération des Entreprises
pour l'agence PROMO – Centre International du Commerce de
Bahia _ , lors de notre séjour à Salvador, le 10/08/2000.
L'importante documentation qui nous a été donnée à
l'occasion de cette conférence constitue pour l'essentiel
la matière de cet article.
REPÈRES SUR
L'ÉTAT DE BAHIA
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
L'état de Bahia se
situe entre le tropique du Capricorne et l'Équateur. C'est
l'État le plus méridional de la région du Nordeste.
carte
n°1
SUPERFICIE
Un peu plus grand que la
France, l'État de Bahia a une superficie de 567 293 Km². Bahia est le plus grand
État du Nordeste et le cinquième du Brésil. Il représente
36,3% de la Région Nordeste
et 6,6% du Brésil. Son littoral est également le
plus étendu du Brésil, 1 188 km, soit 13,2% de la côte brésilienne.
CLIMAT
L'État de Bahia possède
un climat tropical et semi-aride (2/3 du territoire). Les
pluies sont plus intenses d'avril à juillet. Sur le
littoral le climat est chaud et humide,
l'intérieur (le Sertão) est chaud et humide.
La température moyenne
annuelle est de 22,5° et dépasse les 25° dans la zone
semi-aride. Dans les zones plus sèches la température peut
descendre jusqu'à 9°.
POPULATION
Selon le dernier
recensement réalisé par l'Institut Brésilien de Géographie
et de la Statistique (IBGE) en 1996, l'État de Bahia avait
une population de 12,5 millions d'habitants, avec un taux de
croissance de 1,1% par an. C'est l'État le plus peuplé du
Nordeste et le quatrième du Brésil.
La
capitale, Salvador
comptait environ 2.4 millions d'habitants.
IBGE : www.ibge.net\estatistica\populacao\contagem\bacont97.htm
ECONOMIE
L'économie bahianaise
se situe au sixième rang dans l'économie brésilienne avec
un PIB approximatif de 40 milliards de $US, ce qui équivaut à 5%
du PIB du Brésil. Au cours des dernières décennies l'économie
de l'État est passée par d'importantes transformations
structurelles.
Pendant ces quarante
dernières années la participation au PIB des secteurs
primaire et secondaire se sont inversés : le secteur
primaire est passé de 40% à 9,7% tandis que le secteur
secondaire est passé de 12% à 37,4% (ce qui rend compte de
l'industrialisation de l'État).
Quant au
secteur tertiaire il est devenu majoritaire dans la
structure du PIB de l'État.
|
en
1960
|
en
1998
|
secteur primaire
|
40%
|
9,7%
|
secteur secondaire
|
12%
|
37,4%
|
secteur tertiaire
|
48%
|
52,9%
|
source : SEI –Superintendência de Estudos Econômicos e
Sociais da Bahia, année 1999
Principaux Indicateurs
Macro-économiques
année
|
accroissement
réel du PIB
|
accroissement réel de
l'industrie
|
taux d'inflation
|
|
Bahia
|
Brésil
|
Bahia
|
Brésil
|
Brésil
|
1996
|
2,7
|
2,7
|
5,3
|
1,2
|
9,34
|
1997
|
6,6
|
3,6
|
2,7
|
3,6
|
7,48
|
1998
|
1,6
|
-0,12
|
7,2
|
-3,4
|
1,71
|
1999
|
1,6
|
0,82
|
1,8
|
-1,7
|
19,99
|
source
: SEI et IBGE (année 2000)
Pour l'année 2000, le
gouvernement fédéral prévoit une croissance de 4% du PIB
national. Le même taux est prévu pour Bahia par le
gouvernement de l'État.
A partir de la fin des
années 70, l'industrie est devenue la principale source de
revenu de l'État de Bahia, représentant près de 30% du
PIB. Les années 80 ont été marquées par l'implantation
du Pôle Pétrochimique de Camaçari (1978) et de
l'industrie métallurgique
ainsi que, plus récemment, de l'industrie de la cellulose.
Ces entreprises se sont concentrées dans la production de
biens intermédiaires, car les débouchés n'étaient pas
nombreux du fait de la domination du marché national par
l'industrie de la région Sudeste du Brésil.
Pendant les années 90,
l'État de Bahia a connu un processus de modernisation de
l'administration. En effet, elle est passée du concept d'
"État entrepreneur" à celui d'"État
gestionnaire et promoteur du développement", capable
de permettre à la population l'accès aux services de base
et d'implanter un modèle de développement industriel
vertical (fortifier et compléter les chaînes productives
existantes, augmentation du nombre d'emplois et de rendement).
Outre le Pôle
Automobile, dont la principale composante est le projet
Ford, la plus importante transformation récente à
Bahia est l'implantation de segments industriels de produits
finis : implantation d'usines dans l'intérieur de l'État
comme celles de chaussures à Itapetinga, Juazeiro et
Amargosa ; industries électronique et informatique dans la
région d'Ilhéus et de bois et meubles dans l'extrême sud.
Malgré ces innovations,
l'industrie bahianaise se caractérise encore par sa spécialisation
dans les biens intermédiaires, du fait
de l'importance du volume de capital concentré dans
ce type de biens. Cependant, les nouveaux segments
industriels, parce qu'ils sont distribués sur l'ensemble de
l'État, parce qu'ils générent plus d'emplois directs et
parce qu'ils produisent surtout des biens de consommation
finaux, ouvrent ainsi de nouveaux horizons pour une redéfinition
du profil productif
de Bahia, en termes spatiaux et sectoriaux, quoiqu'ils ne
soient pas très significatifs en volume de capital.
Aujourd'hui, selon la
SEI, le PIB est approximativement de 40 milliards de $US. Grâce
à l'implantation de ces nouveaux projets industriels il
devrait doubler dans les 10 ans à venir.
PORTS ET INFRASTRUCTURE
L'État de Bahia possède
un bonne infrastructure : réseau de transports permettant
une liaison facile avec le reste du pays et avec l'étranger
; un système de télécommunications, récemment privatisé,
avec un grand potentiel de développement ; fourniture d'énergie
électrique à partir de cinq grandes centrales hydroélectriques.
La Baie de Tous les
Saints, la plus grande baie naturelle de la côte d'Amérique
du Sud et sur laquelle s'étend la capitale Salvador, se
caractérise par ses eaux profondes et bien protégées.
Elle possède donc des conditions naturelles favorables à
l'activité portuaire. C'est là que se situe le Complexe
Portuaire de la Baie de Tous les Saints, comprenant les
ports organisés de Salvador et de Aratu ainsi que des
terminaux privés
et deux postes de douanes où peuvent être stockées des
marchandises en régime d'entrepôt .
Le port de Salvador a
une capacité de turn-over de 2,4 millions de t/an. C'est
l'un des plus compétitifs au monde, grâce à
l'implantation, en 1998, d'un système moderne
d'administration à travers l'OGMO (Órgão Gestor de Mão-de-Obra).
Il peut accueillir des navires avec un tirant d'eau de 8 à
12 mètres, il est spécialisé en fret général et en
containers et possède un terminal pour l'importation du blé.
Son terminal de containers est de 73 mille m3. Il
a été privatisé fin 1999.
Le port d'Aratu, situé
dans la partie nord de la Baie de Tous les Saints, est spécialisé
dans les produits sans conditionnement. Il peut traiter 1,38
millions de t/an dans un tirant d'eau compris entre 10 et 12
m, il possède des terminaux pour les gaz solides et
liquides. Son activité principale est le transit des
produits du Pôle Pétrochimique de Camaçari.
Ce port doit bientôt être
doté d'un terminal pour les grains et devenir le terminal
portuaire de la Ford.
Au sud de Salvador se
trouve le port d'Ilhéus (ou Malhado), le troisième port
maritime organisé de l'État, avec une capacité de 990
mille t/an. Il traite toute cargaison ainsi que des
containers dans un tirant d'eau jusqu'à 10 m.
carte
n° 2
Le gouvernement de Bahia
est en train d'implanter un système de transport
multimodulaire dont la pièce principale est la création
d'une voie fluviale sur le Rio São Francisco.
Le projet comprend les
transports routier, fluvial et ferroviaire reliant la région
de Barreiras (capitale de l'ouest de l'État) au port de
Aratu, éloigné de 900 km.
Cette infrastructure
constitue une sorte de "périphérique" à l'intérieur
de l'État : de Barreiras on rejoint Muquém de São
Francisco par la route (300km), puis Juazeiro par la voie
fluviale (604 km), enfin le port de Aratu par la voie ferrée
(570 km). Juazeiro fonctionne comme port fluvial avec une
capacité de stockage de 33 mille m2.
Dans ce projet, le
gouvernement de Bahia fournira l'infrastructure et
l'initiative privée les flottes d'embarcation, les
terminaux fluviaux, les voies ferrées et les terminaux
maritimes dans la Région Métropolitaine de Salvador (RMS).
INDUSTRIE
Cinq parcs industriels
se détachent par leur localisation stratégique ainsi que
par la structure qu'ils offrent. Les trois plus importants
de l'État se situent dans la RMS et à Feira de Santana :
le Centre Industriel de Aratu (CIA - à ne pas confondre avec l'autre), le Pôle Pétrochimique de Camaçari
et le Centre Industriel de Subaé (CIS).
PRINCIPAUX PARCS
INDUSTRIELS
1)
Pôle Pétreochimique de Camaçari :
- situé
à 35 km de Salvador
- possède 4 zones
industrielles
- deux zones spécifiques
en appui au parc industriel
- est traversé par 2
voies routières
- situé à 19 km de
l'aeroport international Luís Eduardo Magalhães
- possède 72
entreprises de chimie, de pétrochimie, de chimie fine, de métallurgie,
de papier et cellulose,
d'engrais et de bière
- système de contrôle
de l'environnement
2)
CIA – Centre Industriel de Aratu :
- situé à 18 km de
Salvador
- liaison par la route
avec le port de Aratu, le port de Salvador, BR 324, avec le
Pôle Pétrochimique de Salvador ainsi qu'avec les
municipalités de l'agglomération de Salvador (Grande
Salvador)
- possède 170 unités
de segments chimiques, plastiques , textiles, métallomécanique
et pharmaceutique
3)
Parc industriel du São Francisco
- situé dans la
municipalité de Juazeiro, dans l'extrême nord de l'État
- traversé par des
voies routières, ferroviaires et possédant un port sur la
voie fluviale du São Francisco
- aujourd'hui il est le
centre fructiculteur de l'État
4)
CIS – Centre Industriel de Subaé
- situé
à 100 km de Salvador, à Feira de Santana
- relié à Salvador et
au Brésil par un anneau routier
- industries
d'emballage, de matières plastiques, de produits chimiques,
de pneus, de l'alimentation, du marbre et du granit
5)
Parc Industriel de Ilhéus
- situé dans la
municipalité de Ilhéus, à 7 km du centre
- relié à l'État et
au reste du pays par des routes fédérales et de l'État
- à 4 km du port de
Malhado
- pour la plupart, les
industries résidentes concernent des équipements pour les
ordinateurs et les télécommunications
Avec une facturation
approximative de 5 milliards de $US par an et un
investissement global de près de 8 milliards de $US, le Pôle
Pétrochimique de Camaçari est le plus grand complexe
industriel intégré de l'hémisphère sud, comprenant plus
de 70 entreprises chimiques, pétrochimiques et d'autres
secteurs d'activité comme la cellulose, la métallurgie du
cuivre, le textile, les boissons et les services. Il es situé
dans la municipalité de Camaçari, à 30 km au nord-est de
Salvador, et fournit 9 mille emplois directs et 8 mille
indirects.
Le gouvernement de Bahia
stimule la décentralisation industrielle, offrant de
meilleures incitations aux entreprises établies à l'intérieur
de l'État, visant le développement de chaînes productives
plus éloignées de la capitale.
Un fait à mettre en
relief depuis l'arrivée de l'industrie pétrochimique en
1978, est l'implantation du projet Amazon, de Ford, avec un
investissement de 1,2 milliards de $US. Situé tout près du
Pôle pétrochimique de Camaçari, il constituera la première
unité de Ford au monde où les fournisseurs de systèmes,
ou modules, occuperont la même lieu industriel. Pour sa
propre unité , l'entreprise offrira 5 mille emplois
directs, et l'on prévoit qu'elle générera 50 mille
emplois indirects.
Selon les estimations,
Ford devrait produire 250 mille voitures/an à partir de
2001.
Outre Ford, parmi les
projets de grande importance dans l'État, on peut citer :
- Veracel, projet de 1 milliard de $US pour l'implantation
d'une usine de cellulose dans la région sud de l'État de
Bahia
- Monsanto, proche du Pôle
pétrochimique de Camaçari, producteur de pesticides
agricoles, dont l'investissement s'élève à 550
millions de $US
En dehors de
l'infrastructure et des projets privés à grande échelle
mentionnés ci-dessus, le gouvernement de Bahia encourage
toute une variété de segments industriels. Voir les
secteurs en expansion sur la carte n°4.
carte
n°3
SEGMENTS INDUSTRIELS ÉMERGEANTS
:
A)
Pôle du Cuivre (Prócobre)
Profitant de la présence
de Caraíba Metais, la seule productrice nationale de cuivre
primaire, et de l'installation d'une unité de tréfilage,
le gouvernement d'État offre des incitations fiscales aux
entreprises de transformation du cuivre. Les usines
transformatrices (ou tréfileries) auront intérêt à
s'installer dans l'État de Bahia également pour répondre
à la demande de fils et de câbles dans les régions Norte
et Nordeste actuellement estimée à 20% du marché
national, qui représente près de 250 mille t/an. On prévoit
un accroissement moyen annuel de 5 % dans les 10 ans à
venir.
B) Agro-Industrie
Avec une production de 2
Millions de tonnes de grains (soja, maïs, riz, haricots)
autour de Barreiras, la nouveauté de l'agro-industrie de
l'ouest de Bahia est le café irrigué, dont les
investissements privés atteignent déjà 60 millions de Réaux.
C) Pôle informatique
Avec 26 entreprises (11
en fonctionnement et 15 en cours d'implantation), ce pôle
produit 10% des ordinateurs montés au Brésil (20 mille
unités/mois)
D) Pôle du Mobilier
Avec un investissement
de 50 millions de Réaux, l'entreprise Aracruz - Produits du
Bois - a comme objectif de produire 75 000 m3 de
bois en 2001. Visant à compléter la chaîne productive, le
gouvernement de L'État stimule l'implantation de
producteurs de meubles, puisque Bahia présente des
avantages en ce qui concerne la production de bois/meubles
avec un moindre coût de fret et de production de la matière
première par rapport aux pôles du meuble des régions Sul
et Sudeste du pays.
E) Gare intermodulaire
C'est le principal
projet du plan stratégique du gouvernement de l'État pour
les prochains 4 ans. Située dans la vallée du São
Francisco, elle coûtera 67 millions de $US et drainera près
de 3 milliards de $US d'investissements privés.
F) Pôle de la chaussure
Plus de 30 entreprises
du sud du pays se sont déjà installées (ou sont en train
de le faire) dans des villes de l'intérieur comme
Itapetinga, Cruz das Almas, Amargosa, Itabuna, Juazeiro et
Jequié. Ce Pôle est doté d'unités de montage et de
composants. Actuellement il emploie plus de 7 mille
personnes et produit approximativement 20 mille paires par
jour. L'objectif du gouvernement de Bahia est que, d'ici
2003, le Pôle de la chaussure devienne le plus important du
Brésil, avec une production de 80 millions de paires/an.
G) Pôle de l'automobile
Outre le Pôle Pétrochimique,
le district industriel de Camaçari hébergera le complexe
de Ford, qui comportera 17 unités systémiques et 10
satellites, occupant une superficie totale de 6 millions de
m2. Dans ce district on trouvera également le projet de
Monsanto pour la fabrication de pesticides, dont
l'investissement s'élève à 550 millions de $US.
H) Pôle de la céramique
L'installation d'un Pôle
de la céramique est en projet dans une zone proche
d'Alagoinhas, dont le sous-sol est riche en argile, en
feldspath et en kaolin. L'entreprise espagnole Quemicer, qui
traite l'émail, a signé un protocole dont l'investissement
est estimé à 9 millions de Réaux.
I) Pôle nautique
Outre les initiatives
privées, comme celles de Bahia Marina et celle du Iate
Clube da Bahia, toutes deux au bord de la Baie de tous les
Saints, à Salvador, un des plans du Secrétariat de
l'industrie, du Commerce et des Mines est de créer un
district tourné vers les activités nautiques dans la baie
de Aratu. La première entreprise contactée a été
Ferreti, le traditionnel chantier naval italien. Dans la même
région sera également installé le Complexe Portuaire de
Ponta da Lage, où fonctionnera le terminal maritime de
Ford.
MINES
L'industrie d'extraction
minière prend une place croissante dans l'économie
bahianaise. Sa contribution au PIB de l'État est estimée
à 12%, en considérant toutes les richesses générées
autour de cette activité.
Bahia est le quatrième
plus gros producteur en minerais du pays et le plus gros du
Nordeste. C'est le seul producteur au Brésil de cuivre, de
chrome et de magnésite ; le deuxième de sel gemme et de
pierres précieuses et le troisième d'or et de pierres
ornementales. Par ailleurs, il devient
producteur d'uranium.
Parmi les découvertes récentes
de réserves de minerais on peut citer l'or, le zinc, le
phosphate, le titane, le vanadium, la néphéline, le
calcaire et le sable siliceux.
A travers la Compagnie
Bahianaise de Recherche Minière ( Companhia Baiana de
pesquisa Mineral – CBPM), l'État de Bahia offre de
nombreux avantages aux investisseurs privés.
AGRICULTURE
ET ÉLEVAGE
Possédant une
superficie agricole utile de 320 mille km2 (56%
de la surface totale), Bahia produit du cacao, des haricots,
du soja, du maïs, du café, du manioc, de la canne à sucre
et des fruits. Le secteur agricole contribue pour 9% au PIB
de l'État. L'Ouest qui produit désormais 2 millions de
tonnes de grains (soja, maïs, riz, haricots), doit
augmenter sa production de soja à hauteur de 3,7 millions
de tonnes d'ici 2005 (4 millions d'ha sont disponibles pour
cette activité). Toujours dans cette zone, commencent à émerger
les cultures du café et du coton.
Le soja occupe 20% de la
surface plantée, mais représente à peine 1% de l'emploi
agricole du fait du haut degré de mécanisation.
Les terres irrigables de
Bahia correspondent à 1,6 millions d'ha – l'objectif du
gouvernement de l'État est d'arriver à 340 mille ha irrigués
en 2003. Dans la vallée du Rio São Francisco se trouve le
plus dynamique pôle d'agriculture irriguée du Nordeste. Ce
mode de culture concerne plus particulièrement le café, le
coton et la canne à sucre.
Dans l'extrême Sud de
l'État se développe la fruiticulture (la contribution de
Bahia dans les exportations de fruits brésiliens s'élève
à 25%) et l'agro-industrie forestière.
Selon les études de la
SEI (Superintendência de Estudos Econômicos e Sociais da
Bahia), la zone cacaoyère, qui se remet de la chute de la
production due à une maladie du cacaoyer
(vassoura-de-bruxa), participe toutefois à hauteur de 10%
dans la production mondiale de cacao et possède un parc de
conditionnement d'une capacité pouvant accueillir 200 mille
t/an, presque 100% du conditionnement du pays. Malgré la
crise, ce secteur emploie 20% de la main d'œuvre agricole
de tout l'État.
L'élevage bahianais
représente 10 millions de bovins, 4,2 millions de caprins
(le plus important troupeau du Brésil), 2,8 millions
d'ovins (le deuxième troupeau le plus important du Brésil).
Bahia est candidat à la
certification internationale de zone exempte de fièvre
aphteuse chez les bovins afin de pouvoir exporter, d'ici
2002, de la viande bovine vers l'Europe et vers les États-Unis.
carte n°4
TOURISME
Avec un littoral aux
eaux claires, du soleil la plus grande partie de l'année et
des températures de peu de variation dans toutes les zones
de l'État, Bahia possède des conditions idéales pour
l'implantation de projets touristiques intégrés aux
paysages naturels.
Comme berceau de la
nation brésilienne l'État de Bahia recèle un patrimoine
historique et une culture sans pareils.
Salvador, fondée en
1549, première capitale du Brésil, est internationalement
connue pour le double héritage de l'architecture coloniale
et de la culture afro-bahianaise. Son centre historique (Le
Pelourinho) est classé Patrimoine Culturel de l'Humanité
par l'UNESCO.
Porto Seguro, située au
sud de l'État, considérée comme le lieu où le Brésil
fut découvert par les portugais en 1550, est aujourd'hui un
grand centre touristique (Costa do Descobrimento).
Tout au long du
littoral, se succèdent des paysages très diversifiés :
cocoteraies, lagunes, mangroves, dunes de sable blanc ainsi
qu'une infinité de plages d'accès facile grâce à la
construction récente de la "Linha Verde" (voir
infra).
L'écotourisme s'est également
développé dans la région, il a pour symbole la tortue
marine protégée depuis 18 ans grâce au projet TAMAR sur
la "Praia do Forte" (Costa dos Coqueiros).
A l'intérieur des
terres, au centre de l'État, le plateau de la "Chapada
Diamantina" avec ses vallées, ses cavernes, ses rivières
et ses chutes d'eau, attire également de nombreux amoureux
de la nature.
carte
n°5
L'impact de cette
activité sur le PIB bahianais est déjà de 2,1 milliards
de $US. De l'avis général du secteur, ce n'est qu'un début
et nous assisterons à un boom du tourisme bahianais qui élèvera
l'État à la première position du tourisme brésilien
d'ici 2005. Actuellement Bahia est le deuxième pôle
touristique du pays, après Rio de Janeiro, mais possède
une demande non satisfaite de 2 millions de visiteurs par
an. Le réseau hôtelier, qui était de 63 mille lits en
1994, a atteint les 105 mille en 1998 et devrait atteindre
les 150 mille d'ici 2012. Près de 2,3 milliards de $US sont
actuellement investis par le gouvernement de l'État dans ce
secteur entre 1991 et 2005, et 5,3 milliards de $US par le
secteur privé, entre 1991 et 2012.
Le Secrétariat à la
Culture et au Tourisme de l'État travaille à partir de
deux estimations de croissance du flux touristique : une
basse, de 6% par an, correspondant à un flux de 4,6
millions de touristes en 2002, et de 5,5 millions en 2005 ;
une haute, de 8% par an, correspondant à un flux de 4,9
millions en 2002, et de 6,2 millions en 2005.
Le nombre d'emplois générés
par le tourisme devrait passer de 357 mille en 1998 à 667
mille en 2005.
Depuis 1991, le
gouvernement de Bahia a investi 906 millions de $US dans le
secteur touristique. A cette somme s'ajoutent 605 millions
de $US qui sont en cours d'exécution et l'on prévoit un
montant supplémentaire de 804 millions de $US d'ici 2005.
Au total, 2,3 milliards de $US auront été investis en 10
ans, plus spécifiquement dans l'assainissement et les
transports. Toutefois une somme importante a été attribuée
à la réhabilitation du patrimoine historique, aux systèmes
aéroportuaires, à l'énergie électrique, à la réhabilitation
urbaine, à la propreté urbaine ainsi qu'à la préservation
de l'environnement.
Le Programme de Développement
Touristique de l'État de Bahia (Prodetur - Bahia), financé
par le gouvernement de l'État de Bahia, le gouvernement fédéral,
des banques, a déjà mené à bien divers ouvrages. Par
exemple l'agrandissement de l'aéroport international de
Porto Seguro, la construction de l'aéroport de Lençóis,
la réhabilitation de 600 maisons des XVIII et XIX siècles
dans le centre historique de Salvador et la construction de
routes sur le littoral (liaison de la Linha Verde, sur la Costa dos Coqueiros, à Nazaré Valença, sur la
Costa do Dendê, et à Ilhéus-Itacaré, sur la Costa do
Cacau).
Parmi les travaux en
cours, on peut citer la septième tranche de réhabilitation
du Centre Historique de Salvador. Aux termes du programme,
73 millions de Réaux auront été dépensés dans la réhabilitation
de 800 immeubles. L'aéroport international Deputado Luís
Eduardo Magalhães, à Salvador, est en cours
d'agrandissement et de modernisation. Par ailleurs, l'aéroport
de Valença sera terminé encore cette année 2000. Le
gouvernement de l'État et la mairie de Salvador
construisent actuellement la Via Náutica – structure pour
l'amarrage des bateaux tout le long de la côte de la Baie
de Tous les Saints, qui constitue une partie du projet du pôle
Nautique.
Les investissements privés
sont estimés à
5,3 milliards de $US, entre 1991 et 2012. Le meilleur
exemple est le Complexe Touristique Costa de Sauípe, qui prévoit
un investissement de 2,2 milliards de $US, en 20 ans, sur la
Costa dos Coqueiros. Il s'agit d'un complexe, comprenant 5 hôtels
et six pousadas à
Sauípe, dont les opérateurs sont de grandes entreprises
internationales. Le groupe Mariot, États-Unis, aura deux hôtels
– un sous le drapeau Mariot l'autre sous le drapeau
Renaissance. Deux autres hôtels seront dirigés par le
groupe Accor, sous les drapeaux Sofitel et Sofitel Quites.
L'opérateur du cinquième hôtel sera le groupe jamaïquain
Superclubs. Cette entreprise, dans sa phase initiale, va générer
2,5 à 3 mille emplois directs et 15 mille indirects.
COMMERCE
EXTÉRIEUR
Relations
commerciales avec l'étranger (en $ US FOB)
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
Exportations
|
1
846
|
1
868
|
1
829
|
1
581
|
Importations
|
1
343
|
1
590
|
1
500
|
1
467
|
Solde
|
503
|
278
|
329
|
114
|
|
|
|
|
|
source
MDIC/SECEX
Élaboration
: PROMO Centro International de negócios da Bahia
Les perspectives du développement
du commerce extérieur bahianais reposent sur une série de
facteurs. Tout d'abord, ils découlent de la tradition de
Bahia, de par sa position géographique, comme entrepôt
commercial depuis le XVII siècle, ce qui a contribué à la
spécialisation des entrepreneurs bahianais dans des activités
commerciales exportatrices. Plus récemment, le dynamisme économique
continu de ces dernières décennies a contribué à
l'expansion et à la diversification de sa base productrice.
En effet, Bahia possède un dynamisme économique,
d'excellentes conditions naturelles pour le développement
de son complexe portuaire et se trouve dans une position
stratégique, à mi-chemin entre le nord et le sud du Brésil.
Exportations
Avant l'implantation du
Pôle Pétrochimique de Camaçari, en 1978, les exportations
bahianaises, se caractérisaient, pour la plupart, par les
marchandises agricoles, surtout le cacao, le tabac et la
canne à sucre. Le commerce extérieur était vulnérable
aux oscillations des prix internationaux sur peu de
produits.
Le processus
d'industrialisation de la fin des années 70 a coïncidé
avec le déclin des secteurs industriels employant beaucoup
de main-d'œuvre (surtout les produits de bien finaux, comme
le textile, l'alimentation, le tabac, le cuir et les peaux )
et avec le déclin de l'activité agricole traditionnelle.
Avec l'implantation du Pôle Pétrochimique, les
exportations bahianaises ont commencé à se concentrer dans
les biens intermédiaires industriels, principalement dans
le secteur chimique/pétrochimique, suivant le tableau
ci-dessous :
Exportations
bahianaises – principaux produits ($US FOB)
produits
|
1998
|
1999
|
Var. % 98/99
|
Part. % 1999
|
Chimie et pérochimie
|
623
634
|
521
808
|
-16,33
|
33,00
|
Papier et cellulose
|
226
334
|
240
302
|
6,17
|
15,20
|
Métallurgie
|
140
517
|
173
775
|
23,67
|
10,99
|
Dérivés du pétrole
|
135
179
|
123
206
|
-8,86
|
7,79
|
Cacao et dérivés
|
145
192
|
104
751
|
-27,85
|
6,63
|
Minerais
|
127
126
|
104
511
|
-17,79
|
6,61
|
Grains, Huiles et
Cires Végétales
|
170
501
|
83
107
|
-51,26
|
5,26
|
Sisal et dérivés
|
54
942
|
45
528
|
-17,13
|
2,88
|
Fruits et dérivés
|
26
672
|
30
244
|
13,39
|
1,91
|
Cuirs et Peaux
|
28
089
|
17
068
|
-39,24
|
1,08
|
Tabac et dérivés
|
20
563
|
15
928
|
-22,54
|
1,01
|
Autres
|
130
708
|
120
918
|
-7,49
|
7,65
|
Total
|
1 829 457
|
1 581 146
|
-13,57
|
100,00
|
source
MDIC/SECEX
Élaboration : PROMO Centro International de negócios da
Bahia
Quoique bien moins vulnérable
aux oscillations du marché international que du temps du
modèle des exportations agricoles, l'excessive spécialisation
dans la production de biens intermédiaires – marchandises
industrielles - provoque une dépendance très grande dans
le comportement des marchés au-dehors de l'État, aussi
bien nationaux qu'internationaux. Les exportations
bahianaises sont concentrées sur peu de produits :
chimiques et pétrochimiques, papier et cellulose, métallurgiques,
dérivés du pétrole, cacao et grains, produits qui se
caractérisent par l'instabilité des prix sur les marchés
internationaux.
Comme le montre le
tableau ci-dessus, la valeur totale des exportations en 1999
a chuté de 13,57% par rapport à 1998.
Paradoxalement, un des
facteurs qui ont contribué à cette baisse a été l'impact
de la dévalorisation de la monnaie opérée en janvier 1999
sur quelques segments, comme la chimie/pétrochimie, qui
représente 33% de la valeur totale des exportations. A
cause de cette dévalorisation, les produits pétrochimiques
importés sont devenus plus chers, ce qui a provoqué une
diminution de la production à l'exportation.
Un autre facteur
responsable de la chute de la recette des exportations a été
la tendance à la baisse des prix internationaux des
marchandises, aussi bien agricoles qu'industrielles, y
compris pétrochimiques, pendant l'année 1999, à cause de
la conjoncture de récession mondiale.
En revanche, les prix
internationaux des marchandises du segment papier/cellulose
ont augmenté.
D'où l'augmentation des
recettes à l'exportation de 6,17% de ce segment.
Par ailleurs, on a
assisté à une augmentation de 23,67% de l'exportation de
produits métallurgiques parce que Caraíba Metais,
principal producteur de cuivre, a augmenté ses exportations
de vergeure, produit qui dégage une valeur ajoutée plus
importante, de 15 à 55 mille tonnes en 1999, pendant qu'il
réduisait les exportations de cathodes de cuivres de 50 à
20 mille tonnes, produit moins élaboré et de faible
rentabilité.
La participation des
fruits et de ses dérivés, a augmenté d'année en année,
même si elle ne représente que 1,91% sur la liste des
exportations de 1999. L'accroissement de 1998 à 1999 a été
significatif, puisque l'augmentation est de 13,9%.
Le gouvernement de l'État,
par l'intermédiaire de Promo
– Centre International des Affaires de Bahia - a concentré
ses efforts dans des secteurs possédant un potentiel
d'exportation. Ceux-ci sont composés par des entreprises de
petite taille et ayant des difficultés à établir des
contacts commerciaux à l'extérieur par elles-même. Promo
a élu comme prioritaires les segments de la pulpe de
fruits, les cigares, la confection, l'artisanat minéral,
les articles en cuir et l'eau de vie de canne (cachaça). Il
travaille avec les associations et les petits entrepreneurs
à la préparation de nouveaux exportateurs, dans un plan
d'internationalisation dont l'objectif principal est la
formation de consortiums d'exportation.
Importations
Les importations de l'État
de Bahia concernent surtout les biens intermédiaires et les
combustibles.
Type de produit
|
1998
|
1999
|
Var. %
|
Part. %
|
Biens intermédiaires
|
596 896
|
645 556
|
8,15
|
44,00
|
Combustibles et
Lubrifiants
|
497 981
|
539 406
|
8,32
|
36,76
|
Biens de Capital
|
265 655
|
226 912
|
-14,58
|
15,47
|
Biens de consommation
|
139 785
|
55 342
|
-60,41
|
3,77
|
source MDIC/SECEX
Élaboration : PROMO Centro International de negócios da
Bahia
Comme le montre le
tableau ci-dessus, ce sont les biens de consommation qui ont
été les plus touchés par l'impact de la dévalorisation
de la monnaie de janvier 1999.
CONCLUSION
Comme on l'aura noté
cet article montre les potentialités de l'économie de l'État
de Bahia, surtout aux investisseurs (brésiliens ou étrangers).
Cette perspective économique (objective en soi) ne tient
pas compte de l'autre économie, celle que les brésiliens
appellent "l'économie Informelle". Si l'on en
tenait compte, selon Sérgio MATTOS, journaliste (entre
autres) au journal "A TARDE", il faudrait alors
multiplier les indicateurs économiques par trois.
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POUR
EN SAVOIR BEAUCOUP PLUS
Sites
- Sur les possibilités
d'investissement :
site de PROMO : http://www.promoba.com.br/
- Sur l'économie en général
:
Superintendência
de Estudos Econômicos e Sociais da Bahia : http://www.sei.ba.gov.br/
- Sur les mines, la géologie
de Bahia (très belles cartes)
Companhia
da pesquisa mineral : http://www.cbpm.com.br/br/index.html
- Tout sur l'État de
Bahia (officiel)
Site de l'Etat de Bahia
: http://www.bahia.ba.gov.br/
- Toutes les
statistiques du Brésil
Institut Brésilien de Géographie
et de la Statistique : http://www.ibge.net/
livre
livre
passionnant pour connaître Salvador
·
AGIER, Michel : Anthropologie du carnaval, La
ville, la fête et l'Afrique à Bahia
(Éditions
Parenthèses / Institut de Recherche pour le Développement,
Marseille, 2000)
Éditions Parenthèses :
72, Cours Julien – 13006 Marseille